Sape : des Journées scientifiques en vue à Brazzaville
En effet, si autrefois la société des ambianceurs et des personnes élégantes (Sape) n’est vu que sur son aspect vestimentaire et sa diatance (la façon de dandiner), les chercheurs, culturels congolais et étrangers, ont pensé murir une réflexion approfondie sur cet art de l’élégance congolais. La Sape, cet art de bien s’habiller et d’harmoniser les couleurs, qui tire son origine au Congo-Brazzaville, prend de plus en plus de l’ampleur tant sur le plan national qu’international. Concours de la sape par-ci, festival de la sape par-là, ou encore journée nationale de la sape dédiée à x personne par-ci, par-là. Au regard de cet envol sapologique, les chercheurs et autres culturels ont pensé développer son côté scientifique. En effet, quand on voit défiler les sapeurs, ce qui frappe à l’œil, ce sont les couleurs et les pas cadencés. Pourtant, la Sape a bel et bien des aspects scientifiques, souvent imperméables. Voilà pourquoi ces derniers ont pensé percer la muraille, en organisant incessamment une étude sociologique et philosophique. L’objectif étant de présenter les atouts de cet art, qui est considéré comme un patrimoine culturel congolais, sur tous les plans (culturels, économiques, social, etc.).
Parade et réactions Bien avant la tenue de ces journées, les sapeurs présents à la rencontre du CCR, ont présenté une parade sapologique, en débarquant tous azimuts dans la salle de conférences de cette institution. Ils pensent pour certains qu’ils ne peuvent pas se dissocier de cet art vestimentaire pour lequel, ils sont liés éternellement. C’est le cas de Valentin Nsilou alias De la montagne qui a déclaré. «Je ne peux jamais me passer de la Sape. Elle est devenue mon petit déjeuner. Je suis dans cet art de s’habiller dans la mode du temps depuis longtemps.» Le vieux Kiboba la Mane, quinquagénaire, ne pense pas lui non plus abandonner la sape en dépit de son âge avancé. « Je ne vois pas comment abandonner la sape. Je vais mourir sapeur. D’autant plus que mes enfants qui sont en France me font parvenir les habits fréquemment. » Un autre sapeur, Séverin Mouyengon, ne manque pas d’impressionner les spectateurs. «Je laisserai mes vêtements à mes enfants. Ce que je n’ai pas pu faire dans d’autres domaines de la vie, je le fais dans la sape», déclare-t-il. Outre ces trois sapeurs, Maxime Mabanza dit Pivot, plusieurs fois décerné, et adopté aujourd’hui par le Japon comme mannequin, a donné aussi son impression sur la sape avant son départ imminent pour le pays nippon où il ira s’installer. Il invite plus à l’altruisme. « La Sape c’est un comportement. Un vrai sapeur est un partisan de la paix et de la non-violence. La sape ne rime pas avec la violence.» Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Vieux Kiboba la Mane
Photo 2 : Maxime Mabanza alias Pivot
Photo 3 : Sapeurs et représentants de l'ANA
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