Front social en ébullition : vers un septembre très laborieux pour Tshibala
Entre-temps, rien ne rassure sur l'effectivité de la rentrée des classes d’ici le 4 septembre prochain au regard des tribulations qui minent actuellement le secteur de l'éducation sur fond de menace de grève brandie par des syndicats d’enseignants. Sans ambages, ils ont invité leurs affiliés à ne pas reprendre la craie pour faire pression sur le gouvernement qui, jusqu’à ce jour, tarde à donner satisfaction à leurs revendications. L’indexation du salaire au taux budgétaire de la loi des finances 2017 est la principale revendication sur laquelle porte les discussions stériles engagées depuis quelque temps avec le ministère de tutelle, sans espoir de déboucher sur un compromis qui satisfasse toutes les parties. Le mois de septembre risque donc d’être très agité dans ce secteur où des sons discordants se font déjà entendre quant à l’opportunité de ranger ou non la craie dans le tiroir. Les écoles dites conventionnées et celles publiques n’ont pas la même lecture des faits par rapport à cette question, laissant ainsi perplexes les parents qui ne savent plus se situer. Le secteur de l’enseignement n’est pas le seul à balbutier. Celui de la santé est également atteint par l’effet contagieux de la grève, car depuis près d’une semaine déjà, les hôpitaux publics ont cessé de fonctionner normalement. Le service minimum qui, jusque-là, était assuré dans certains centres de santé a été relevé au grand dam des malades abandonnés à leur triste sort. C’est la grève sèche qui est désormais décrétée, les blouses blanches ayant rangé leurs bistouris dans les tiroirs. Toujours la même rengaine : amélioration des conditions socioprofessionnelles qui passe, entre autres, par la révision du barème de rémunération au regard de la dépréciation de la monnaie face aux autres devises. Ici encore le gouvernement est accusé de nonchalance dans la prise en compte des revendications sociales. Tableau quasi similaire avec ce qui se passe du côté des professeurs d’université qui viennent, eux aussi, de radicaliser leur mouvement de grève déclenché depuis le 7 août. La corporation dit n’avoir constaté aucune réponse concrète et pertinente par rapport à ses revendications portant essentiellement sur l’application de la loi-cadre de l’enseignement promulguée par le chef de l’État depuis le 11 février 2014 et sur le réajustement des salaires au taux budgétaire 2017. Un peu partout, ça bouillonne avec, cerise sur le gâteau, la grogne dans l’administration publique. Les agents et fonctionnaires de l'État ne sont pas non plus en reste dans cette mouvance des revendications sociales et continuent de lutter pour le réajustement du Smig et de leur enveloppe salariale. Au vu de toutes ces pannes qui forment un blocus empêchant la bonne marche du pays, il y a lieu que le gouvernement engage un dialogue franc avec toutes ces différentes couches socioprofessionnelles afin de scruter la possibilité d’un compromis susceptible d’éteindre le feu. Plutôt que continuer à bercer les grévistes des discours pompeux et creux en entretenant l’illusion d’un espoir perdu d’avance, il faut à présent chercher à allier l‘acte à la parole, ou mieux, passer au concret. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Des fonctionnaires lors d'une manifestation |