Les Dépêches de Brazzaville


Développement : la transparence de l’APD de la France épinglée


La responsable de PublishWhatYouFund (PWYF) pour l’Europe, Liz Steel, note une mauvaise performance de la France par rapport aux autres bailleurs de fonds internationaux. En France, les crédits de l’APD sont principalement répartis entre l’Agence française de développement (AFD), le ministère de l’Économie et des Finances (Minefi), et le ministère des Affaires étrangères (Minae). Chose surprenante, ces trois entités affichent des scores médiocres, en dessous de la moyenne des autres pays donateurs bilatéraux, tels que l’Allemagne, les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Ce qui la classe dans la catégorie « très médiocre ». 

Dans cette évaluation, l’AFD reste l’entité la plus transparente, occupant le quarante-neuvième rang sur 69 bailleurs de fonds évalués. PWYF relève une diminution de la note globale de l’AFD à cause du manque de cohérence de l’information publiée au niveau des activités dans le cadre des projets d’aide au développement, à cause de données incomplètes. Le Minae occupe la cinquante-deuxième place et le Minefi la cinquante-troisième place, la dernière du trio français. Liz Steel relève une fragmentation du budget de l’aide au développement entre les instances et une vraie difficulté à faire passer le message sur l’importance de la transparence dans les administrations françaises. 

En revanche, on peut relever l’existence d’une marge de progression. Liz Steel parle d’avance sur le plan politique et de signes de bonne volonté, grâce notamment à l’engagement français de publier dès 2014 via la norme Iati (Initiative internationale pour la transparence de l’aide) son aide pour les pays prioritaires. 

Comme début de preuve que le message a été entendu, il suffit de visiter le site français sur l’aide au développement au Mali. Autre élément important : le gouvernement français discute sur la loi d’orientation et de programmation sur la politique de développement et de solidarité internationale qui devrait être présentée d’ici janvier 2014 pour permettre une réorganisation du budget de l’APD française.

Mais la France n’est pas la seule concernée en matière de transparence. C’est également le cas de dix autres pays européens, notamment la Pologne, la Slovénie, l’office allemand des Affaires étrangères, la Lituanie, Chypre, la Bulgarie, Malte et la Grèce, qui occupent le bas du classement, mais devant la Chine, qui occupe la soixante-septième et dernière place. 

Le format Iati est la seule norme commune de publication de l’information sur l’aide à remplir tous les critères propices à une pertinence accrue des données, selon PWYF. Elle établit chaque année un classement de la transparence des principales organisations donatrices du monde.


Noël Ndong