Conférence sur le climat de Marrakech : « L’élection de Donald Trump ne plane plus sur la COP22 »« L’élection de Trump ne plane plus sur les discussions de la COP22. D’ailleurs, il a retiré de sa page (de campagne) la partie relative à l’Accord de Paris », a déclaré Salaheddine Mezouar, président de la COP22, dressant le 13 novembre le bilan à mi-parcours de cette Conférence dite de l’action. « Il faut garder le cap, le dynamisme et faire confiance au peuple américain qui est déterminé à mener la lutte contre le changement climatique par l’action », a ajouté M. Mezouar qui est également ministre marocain des Affaires étrangères. Il a tenu à préciser que l’Accord de Paris est bien entré en vigueur et le retrait de quelques Etats signataires ne le remettrait nullement en cause. Obtenu l’an dernier à l’occasion de la 21ème COP, l’Accord de Paris s’est fixé comme objectif principal de maintenir la température mondiale en dessous de 2 degrés. La COP22 s'inscrit ainsi dans l’action pour concrétiser les différents axes retenus dans l’Accord de Paris, notamment ceux qui ont trait à l’adaptation, la transparence, le transfert de technologies, l’atténuation, le renforcement des capacités, la compensation des pertes et préjudices et le financement. L’Accord de Paris reconnaît que 100 milliards de dollars (en prêts et en dons) devront être consacrés, d’ici à 2020, à financer des projets permettant aux pays de s’adapter au dérèglement climatique (montée des eaux, sécheresse…) ou de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Selon les experts, ces financements devraient augmenter au fur et à mesure et certains pays en développement, sur une base volontaire, pourront aussi devenir des donateurs pour aider les pays les plus vulnérables. A ce jour 105 pays ont pu ratifier l’Accord de Paris et 92 autres (déjà signataires) devront suivre dans le seul but de sauver la planète. « Il y a urgence à travailler afin d’avoir un accord totalement opérationnel », a lancé Salaheddine Mezouar. « Avec plus de 100 ratifications l’accord de Paris devient un accord de poids », s’est réjouie Patricia Spinoza, secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Mme Spinoza a également salué les avancées réalisées pendant la première semaine de la Conférence, précisant que « la COP22 a présenté de nombreuses mesures climatiques initiées par des organismes non étatiques, et démontré une grande implication de la jeunesse mondiale à Marrakech ». Elle a surtout souligné le travail important réalisé par le Maroc, notamment « l'initiative "Water for Africa", qu’il a annoncée avec la Banque africaine de développement (BAD)». A Marrakech un pont a été créé entre le monde des négociations et celui de l’action. L’agenda de l’action est entièrement financé par le Maroc. De sa conférence, la communauté internationale attend un « appel fort ». Au nombre des parties impliquées dans les négociations de Marrakech, il faut souligner la présence de la société civile avec un millier d’Organisations non gouvernementales (ONG). Zoom sur Marrakech La cité de Marrakech qui accueille la COP22 n’a pas accès à la mer comme Rabat et Casablanca. Elle fait partie de la région de Marrakech-Safi qui est l’une des 12 régions du Maroc. Cette dernière dispose d´un grand potentiel avec une superficie de 40 345 kilomètres carrés soit 5,67% de la superficie totale du Royaume chérifien. La population de Marrakech-Safi était estimée à 4 520 569 habitants, soit 11,6% de la population nationale, lors du recensement de 2014, contre 928 850 habitants pour la seule ville de Marrakech. Marrakech reste la destination touristique numéro un incontestée du Royaume. Elle représente près de 25% des 10 259 000 touristes ayant visité le Maroc en 2015. La ville de Marrakech a été nommée meilleure destination au monde en 2015 par le site "TripAdvisor’’. La capacité hôtelière de Marrakech a dépassé 65 640 chambres à la fin de 2014, ce qui représente 30% de la capacité totale du pays.
La Rédaction |