Castador, le temple de la rumba congolaise
L’enfance de Georges Bayonne Castador a quant à elle été toujours rythmée par la musique : «Le père ne parlait pas beaucoup. Notre quotidien, c’était l’école ou la maison, je fréquentais le Lycée Karl Marx devenu aujourd'hui lycée Victor Augagneur. Aller au Cinéma Rex relevait d’un véritable courage car il fallait ruser pour déjouer l'attention du père. Alors, j’écoutais le plus souvent de la musique, initié par les grands du quartier aux refrains de Joseph Kabasele Tshamala, dit "Le Grand Kallé ". Le reste du temps j’aidais le vieux à vendre». Ça pourrait être l’histoire de la Rumba, mais c’est aussi une histoire de famille Avec ses sœurs, au décès de son père, Georges prend en main l’établissement. Aujourd’hui, sa fille Fatou est venue aider à préparer le Maboké «Ici, on écoute de la musique en dégustant une bière locale mais on peut aussi manger à bon prix, c’est un endroit très convivial». Quoique teintée d’une certaine nostalgie, la joie de vivre respire ici à pleins poumons : «De table en table, on échange aussi sur les questions de société, de religion, d’économie», surenchérit Roland, chirurgien à l’hôpital de Loandjili. "Chez Castador" est sans aucun doute le temple incontournable de la Rumba Congolaise. Des artistes y sont venus réaliser leurs clips, comme le célèbre Youlou Mabiala ou bien encore Isso de la RDC, d’autres artistes encore… «C’est un lieu culturel c’est certain. Il m’arrive aussi très souvent de dépanner des chaînes de télévision ou des radios qui cherchent un collector, une perle rare », esquisse Georges dans un large sourire, avant d’entamer quelques pas de danse sur un air du Grand Maître Franco.
Philippe Édouard Légendes et crédits photo :Crédits photo: Philippe Edouard |