Les Dépêches de Brazzaville



Afrique : « La prospérité et la sécurité passent par un investissement dans la santé », affirme Jim Yong Kim


Pilotée par le gouvernement japonais, un des chantres de la CSU dans le monde, cette initiative est essentielle à la croissance et à la prospérité futures de l’Afrique. Selon la Commission Lancet sur l’investissement dans la santé, les progrès accomplis en matière de survie contribuent de façon disproportionnée à la croissance économique de l’Afrique. L’amélioration de la nutrition infantile et les activités d’éveil et d’apprentissage au profit des jeunes enfants ont un effet positif sur les taux d’achèvement des études et sur les acquis scolaires. D’après la commission, le rendement des investissements dans la couverture sanitaire universelle peut atteindre 10 pour 1.

Il est donc un devoir, pour le président du groupe Banque mondiale, de continuer à investir dans les initiatives qui donnent de bons résultats tels que : la distribution de moustiquaires à plus grande échelle pour lutter contre le paludisme ; l’utilisation de drones pour livrer du matériel médical permettant de sauver des vies dans des villages isolés ; le déploiement de milliers de nouveaux agents de santé communautaire en Afrique ; etc.

« Nous pouvons exploiter ce potentiel plus systématiquement et créer à terme des emplois tout en obtenant de meilleurs résultats en matière de santé. En procédant à des investissements judicieux, nous pouvons sauver la vie de millions de personnes, aider les populations à échapper à l’extrême pauvreté et permettre à tous les êtres humains de vivre en meilleure santé, plus longuement et de façon plus productive. Cet objectif est à la portée de l’Afrique, dont la prospérité dépendra en partie de l’engagement de tous en faveur de la couverture sanitaire universelle », assure-t-il.

15 milliards de dollars pour la mise en place d’une CSU

Le Groupe Banque mondiale s’est engagé à hauteur de 15 milliards de dollars, étalés sur les cinq prochaines années, pour accélérer les progrès vers la mise en place d’une couverture de santé universelle en Afrique. « Notre ralliement à la cause de la CSU doit commencer avant tout par une évaluation de la situation sanitaire actuelle en Afrique. Il est prioritaire de s’attaquer aux niveaux obstinément élevés de mortalité parmi les mères et les enfants ainsi qu’aux taux élevés de sous-nutrition. Les récentes poussées épidémiques d’Ebola et de fièvre jaune, ainsi que les nouveaux cas de poliomyélite signalés au Nigéria, sont autant de signaux d’alarme qui nous rappellent que tous les pays ont la responsabilité de faire en sorte que leurs services de santé soient véritablement universels, en pratique et pas seulement en théorie. Face au redoutable défi des besoins de santé, les dirigeants africains doivent mettre en œuvre d’ambitieuses réformes dans le domaine des services et des financements », a déclaré le président du groupe Banque mondiale.

La CSU implique le passage du système de paiement à l’usage, qui pénalise les patients défavorisés et a appauvri plus de 11 millions d’Africains rien qu’en 2014, au système d’assurance maladie par cotisations qui protège les pauvres et donne aux malades un accès rapide aux services de santé. « Nous devons donner de l’argent directement aux femmes pauvres par le biais de programmes de transferts monétaires qui distribuent des allocations de santé, d’éducation et de nutrition aux femmes et aux enfants et contribuent fortement à promouvoir une croissance inclusive. L’aide des bailleurs de fonds doit soutenir plus efficacement le développement de la CSU à l’échelle des pays », a fait savoir Jim Yong Kim.

Dans la même optique, le mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie a été lancé à la réunion du G7 en mai dernier, capable de décaisser rapidement des fonds pour stopper la prochaine flambée de maladie avant qu’elle ne se transforme en épidémie.


Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: Jim Yong Kim (crédits photo Dominic Chavez/ World Bank)