Afrique: gagner la bataille de l'électrification en dix ans
Pour le ministre zambien des finances, Alexander Chikwanda, qui préside le Conseil des gouverneurs de la BAD, l'accès à l'électricité pour tous est le défi commun à relever par les 54 Etats africains pour arrimer le continent au train de l'émergence. Il précédait Akinwumi Adesina qui, totalement décomplexé sur la question, a débuté son intervention en rappelant le combat de l'Afrique pour sa libération, notamment contre le régime d'apartheid, en Afrique du Sud. Et pour cause. La Zambie, pays hôte des assemblées 2016 de la BAD figure parmi les pays de l'Afrique australe que l'on disait de la ligne de front du temps de la lutte contre la ségrégation raciale. Mais le front qui compte aujourd'hui, a expliqué le président de la BAD est bien celui de moderniser l'Afrique. Il passe par la mobilisation des moyens autour des priorités que s'est fixée la BAD, et qui en font pour les officiels invités à cette cérémonie un interlocuteur privilégié pour les pays africains. Parmi ceux-ci, le président zambien, Edgar Lungu, ses homologues rwandais, Paul Kagame et tchadien, Idriss Deby Itno. Intervenant en sa qualité de président en exercice de l'Union africaine, le chef de l'Etat du Tchad s'est appesanti sur les potentialités du continent, et donc une opportunité pour en assurer le développement, mais il a aussi énuméré les défis auxquels l'Afrique fait face actuellement: la chute des prix des matières premières, la crise alimentaire, le réchauffement climatique et le terrorisme. "L'Afrique doit croire en elle" a répété Idriss Deby avant de prendre l'engagement au nom de ses homologues chefs d'Etat d'apporter tout son soutien au programme de la BAD pour le développement de l'Afrique décliné en cinq grandes priorités ( voir texte sur la conference de presse du président de la BAD). À son tour, le président Edgar Lungu, qui a abondé dans le même sens voudrait voir l'Afrique devenir "un acteur central de l'économie mondiale". Ce qu'elle est loin d'être aujourd'hui avec les nombreux déficits listés par les experts et les partenaires de la BAD dans plusieurs domaines: énergie, agriculture, technologies, emploi des jeunes, entrepreneuriat des femmes, et qui occuperont leurs débats. Pour montrer combien les assemblées annuelles de la BAD gagnent en importance et en symboles, notons la présence de nombreux dirigeants ou leurs représentants, d'anciens chefs d'Etat africains, comme le Ghanéen John Kufor, les zambiens Kenneth Kaunda et Rupiah Banda, ou encore l'ancien SG de l'ONU, Kofi Annan, des délégations venues de par le monde. Et cette solennité de la cérémonie d'ouverture marquée par l'exécution de l'hymne national du pays hôte, et tout juste après - la Zambie est un pays pieux- la prière pour implorer la miséricorde du Très Haut dite par un officier habillé vareuse et galons de façon très remarquable.
De notre envoyé spécial à Lusaka, Gankama N'Siah Légendes et crédits photo :1° La tribune officielle à l'ouverture des assemblées; Une vue de la salle; le jeune Kelvin serrant la main du président de la Bad/ photos Adiac |