Couleurs de chez nous : le prix d’un match

Dimanche 25 Février 2018 - 15:28

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Il ne s’agit pas ici des matchs qui se jouent dans les stades de chez nous, entre nos équipes locales que sont, sans les citer toutes, Etoile du Congo, AC Léopards, Diables noirs, Cara ou AS Otoho.

Il s’agit des matchs entre les équipes européennes qu’organisent les différentes ligues des pays comme l’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne, la France, l’Italie. Pour diverses raisons, les passionnés du ballon rond préfèrent les suivre  dans les vidéos-clubs, les VIP et, de plus en plus, dans les salles de projection pour ce qui est des parieurs.

La principale raison qui fait préférer ces espaces aux supporters d’équipes est connue : l’incertitude de l’électricité dans les foyers congolais.  En effet, suivre un match chez soi est risqué surtout si l’on ne dispose pas de groupe électrogène pouvant prendre le relai en cas de coupure de courant. Il est plus conséquent de rejoindre un vidéo-club, un bar ou tout autre espace qui assure la retransmission des matchs.

On s’y rend aussi pour des besoins d’ambiance. Nombreux des fans ne supportent pas de regarder un match seul. Sans compter le fait que, souvent, le téléviseur domestique est accaparé par les enfants ou la femme que l’on sait peu enclins à regarder vingt-trois adultes (arbitre compris) en train de courir derrière une boule.

Selon que le courant est garanti, les vidéos-clubs proposent le match à 200 francs CFA contre 250 francs quand il s’agit du groupe électrogène. Ce prix varie aussi en fonction du niveau du match. Allusion ici est faite aux championnats (Liga, Calcio Serie A, Premier league, Bundesliga, Ligue 1, Jupiler League, etc.) qui ne valent pas.  En d’autres termes, le match monte en valeur et en prix en fonction des équipes et du championnat et au regard des stars qui descendront sur le terrain. D’entre tous, c’est la Champions league qui vaut le plus. Au sujet des prix tiennent aussi compte de l’environnement. Car exiger 200 francs pour un match dans certains quartiers où vivent des gens modestes peut être pris comme une provocation.

Dans tous les cas, ces vidéo-clubs sont souvent assiégés par les plus jeunes ou les enfants. Difficile d’y voir de grandes personnes qui, elles, préfèrent aller dans les bars ou les VIP. Tout est question de statut et d’éducation. Une condition : l’obligation qui leur est faite de consommer au moins une bière (ou boisson sucrée pourquoi pas). Pourvu cependant que le match dure seulement 90 minutes. Dans le cas d’une prolongation, il arrive que certains tenanciers de bars exigent une deuxième consommation à leurs « clients » peu ordinaires. Le match étant un prétexte pour écouler la boisson, on n’hésite pas, à Brazzaville et dans d’autres villes du Congo, de veiller au réabonnement afin de s’assurer la clientèle./- 

 

Van Francis Ntaloubi

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