Guinée-Bissau : l’ONU et l’UA appellent le pouvoir à éliminer les restrictions aux réunions pacifiques

Lundi 5 Février 2018 - 17:45

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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, ont demandé le 3 février aux autorités du pays de créer des conditions qui s’imposent pour favoriser la liberté d’expression et la tenue, sans restriction, des réunions politiques à travers le pays.

 

Dans un communiqué, les deux responsables ont fait part de leur inquiétude face à la crise politique prolongée en Guinée-Bissau « malgré les multiples opportunités offertes aux principaux acteurs politiques pour parvenir à un accord consensuel ». Ils ont demandé à la classe politique bissau-guinéenne d’adhérer strictement au droit international relatif au droit humanitaire, afin de résoudre la crise en cours.

Pour ce faire, les chefs de l’ONU et de l’organisation panafricaine se sont opposés aux mesures prises récemment par les autorités nationales pour empêcher le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) de convoquer et de tenir son congrès, en donnant des directives aux services de fermer le siège du parti.  

Evoquant la mission ministérielle de la Cédéao en Guinée-Bissau, effectuée du 31 janvier au 1er février, Antonio Guterres et Moussa Faki Mahamat l’ont saluée, tout en soutenant les mesures prises par cette communauté sous-régionale contre les « obstructions politiques » dans le pays. Ils ont, par ailleurs, réitéré leur soutien à la centralité de l’accord de Conakry qui prévoit, entre autres, la nomination d’un Premier ministre consensuel et appelé les principaux acteurs politiques à appliquer fidèlement et de toute urgence cet accord, ainsi que la feuille de route de la Cédéao à laquelle ils ont tous adhéré.

L’ONU et l’UA ont réaffirmé leur engagement à continuer à suivre de près les développements politiques en Guinée-Bissau et à soutenir les efforts de la Cédéao pour résoudre rapidement la crise prolongée, qui semble déjà diviser la population. Les deux institutions ont assuré être prêtes à « prendre des mesures supplémentaires si la situation le justifie ». 

La Guinée-Bissau traverse une crise politique depuis environ trois ans, notamment après la destitution, en août 2015, par le président de la République, de son Premier ministre, Domingos Somoes Pereira, chef du PAIGC, au pouvoir, auquel le président José Mario Vaz appartient également. Cette crise a fédéré des mouvements de la société civile et des lycéens qui descendent souvent dans la rue pour réclamer, entre autres, le départ de l’actuel chef de l’Etat de la présidence, l’accusant d’être le principal responsable de la crise politique dans le pays. Loin de calmer les esprits, la désignation le 31 janvier, d’un nouveau Premier ministre en la personne de Da Silva, aussi dirigeant de ce parti, qui a déjà occupé le portefeuille des Affaires étrangères, ne fait pas l’unanimité des Bissau-Guinéens.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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