Braconnage en Afrique : une partie de la lutte s’organise à BrazzavilleLundi 5 Février 2018 - 17:15 Des agents de surveillance de la faune et de la flore d’Afrique centrale, ainsi que des experts des régions d’Afrique australe, d’Asie et d’Amérique, se sont réunis dans la capitale congolaise pour tenter d’affiner leurs stratégies contre le trafic des espèces protégées. Le phénomène de braconnage et de trafic illicite des espèces de la faune et de la flore sauvages s’est amplifié ces dernières années dans le Bassin du Congo. La saisie récurrente des stocks d’ivoire, souvent en provenance des réserves d’Afrique centrale à destination des marchés asiatiques, traduit le caractère régional et international du phénomène. Une session de formation des formateurs des agents de surveillance et de conservation s’est ouverte, le 5 février à Brazzaville, sur les nouvelles techniques d’enquêtes et renseignements en matière de lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des espèces sauvages d’Afrique. Co-organisée par le ministère de l’Economie forestière et l’équipe spéciale de l’Accord de Lusaka, en partenariat avec la fondation Freeland basée à Bangkok, en Thaïlande, la rencontre vise à renforcer la coopération entre les écogardes. Elle permettra aussi de promouvoir les échanges d’informations entre les différents services chargés de l’application de la loi, par le biais d’Interpol (l’organisation internationale de police criminelle). Une quatrième menace mondiale après le terrorisme La République du Congo, à l’image des autres pays de la sous-région, est visée par ce trafic considéré comme la quatrième menace universelle après le terrorisme, le trafic de drogue et des êtres humains. Les braconniers qui ont déjà tué 60% d’éléphants du Bassin du Congo, s’organisent de plus en plus avec des armes et munitions de guerre, des véhicules et des moyens de communication modernes. La ministre congolaise de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, a alerté sur le danger que représente la menace sur la paix, la sécurité et l’intégrité des Etats. « Je rassure l’ensemble des partenaires de l’engagement ferme du gouvernement congolais à poursuivre ses efforts de coopération et de mobilisation des ressources, en vue d’atteindre nos objectifs communs dans la préservation et la gestion durable des ressources naturelles », a-t- elle déclaré. En réalité, le pays attend énormément cette formation pour améliorer son dispositif de surveillance des parcs, a fait savoir le point focal criminalité environnementale, Emmanuel Missaliki. « Nous allons pouvoir travailler avec nos homologues d’Afrique australe et d’Asie, afin de venir à bout de ce trafic transfrontalier », a souhaité ce commissaire de police. Hormis les agents congolais, la rencontre regroupe des participants venus du Gabon, de la République démocratique du Congo, du Kenya, de l’Afrique du Sud, du Vietnam, de la Thaïlande, du Cambodge, du Laos et des Etats-Unis d’Amérique.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Les participants posant en famille Notification:Non |