Hommage: les souvenirs de Laurent-Désiré Kabila et de Patrice-Émery Lumumba toujours vivaces

Jeudi 16 Janvier 2014 - 15:45

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Leur mémoire rappelle un seul message, celui d’une certaine idée de « grandeur » du Congo qu’ils ont défendue bec et ongle tout au long de leur vie.

Chaque année, et cela est devenu tout un rituel, les Congolais se souviennent de leurs deux héros nationaux tombés sur le champ d’honneur alors qu’ils avaient encore beaucoup à donner à leur pays, en l’occurrence, Laurent Désiré Kabila et Patrice Émery Lumumba. Culte d’actions de grâce, dépôt des gerbes des fleurs, conférences, matinées politiques, etc. rien n’échappe à l’ingéniosité des Congolais pour commémorer cette année les 16 et 17 janvier, le double anniversaire de leur assassinat. Au-delà des activités qui généralement ponctuent ces deux journées mémorables, la similitude de combat mené par ces deux patriotes est perceptible et symbolise un destin commun pour un même idéal.

De M’zee Laurent Désiré Kabila, troisième président de la RDC abattu le 16 janvier 2001 dans son bureau de travail par les forces du mal, l’on retiendra sa constance dans ses convictions bâties sur le catéchisme lumumbiste dont il est resté jusqu’à sa mort un des grands défenseurs. « Ne jamais trahir le Congo ». Ainsi peut se résumer son crédo décliné sous la forme d’un engagement à l’émancipation des Congolais appelés à s’affranchir des présentateurs liés au colonialisme et au paternalisme. Laurent Désiré Kabila a combattu toute forme d’oppression et d’exploitation dont étaient l’objet ses compatriotes vis-à-vis des « grandes puissances ». Il n’ambitionnait rien d’autre que de tirer les Congolais des griffes du néo-colonialisme. Il a apporté aux siens la preuve qu’un travail productif et rémunérateur était possible grâce à ce qu’il appelait l’auto-prise en charge, avec des initiatives très originales comme le service national. Sous son règne, le pays s’est vite replacé sous la voie de l’autodétermination et du développement au grand dam de l’Occident prédatrice qui n’appréciait guère son indépendance d’esprit.

De la même manière, le bagout de Patrice Émery Lumumba, qui n’hésitait pas à dénoncer l’immixtion des puissances impérialistes dans les affaires intérieures de son pays qu’il voulait libérer du carcan colonialiste, n’avait pas été du goût des occidentaux. Ses suppliques contre la balkanisation du Congo étaient mal perçues par les forces du mal. Et pour mieux l’appréhender et le neutraliser, il lui a été accolé l’étiquette de « communiste » en pleine guerre froide entre le bloc capitaliste piloté par les États-Unis d’Amérique et celui de l’Est par l’ex-URSS. Un vaste complot sur fond des complicités internes fut alors boutiqué contre ce nationaliste dont les idées commençaient à faire des émules à travers le continent. Sa mort atroce le 17 janvier 1961 au Katanga n’a pas eu raison de ses convictions qui ont fait du chemin et restent encore vivaces aujourd’hui, cinquante trois ans après.

De deux héros nationaux, il y a lieu de dire qu’ils ont légué à la postérité tout un testament pour la défense de la patrie. Leur mémoire rappelle un seul message, celui d’une certaine idée de « grandeur » du Congo qu’ils ont défendue bec et ongle.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

1-Laurent Désiré Kabila 2-Patrice Lumumba