Le Saint-Siège lance les travaux de construction du futur hôpital pédiatrique de Bangui

Mercredi 19 Juillet 2017 - 18:02

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Promesse et engagement du pape François lors de son passage en Centrafrique, le nouvel hôpital va surgir de terre pour le plus grand bien des Centrafricains.

Le pape François avait été bouleversé par le dénuement de l’hôpital général de Bangui lors de son passage dans la capitale de la République centrafricaine en novembre 2015. Il venait alors du Kenya et d’Ouganda pour sa première visite pastorale en Afrique, et avait pu toucher du doigt la détresse humaine à Nairobi et à Kampala. Mais c’est à Bangui, au département de pédiatrie du plus grand hôpital de Centrafrique, que la pauvreté lui avait arraché une promesse secrète d’abord, puis exprimée à haute voix ensuite. Il avait fait don d’un lot de médicaments sur place avant de lancer, plus pastoralement parlant, l’année du Jubilé de la miséricorde au cours duquel les catholiques étaient invités à penser aux enfants malades.

La semaine dernière, la première pierre du futur hôpital pédiatrique de Bangui a été posée sous la supervision de l’hôpital Bambino Gesù de Rome, un établissement d’excellence spécialisé dans le soin aux enfants malades et qui relève du Vatican. C’est le Bambino Gesù qui avait, dès janvier 2016, saisi au bond le souhait du pape pour une solidarité agissante en faveur des enfants de Centrafrique et d’Afrique Centrale. Sa directrice, le Dr Mariella Enoc, a fait plusieurs fois le voyage Rome-Bangui-Rome pour examiner chaque détail, éliminer les écueils, dessiner le futur hôpital et ouvrir les perspectives du monde de la santé centrafricain.

C’est ainsi que le président Faustin Archange Touadéra, entouré de son ministre de la Santé et d’autres membres du gouvernement et du maire de Bangui, a pu procéder à la pose de la première pierre du nouvel édifice. Le Vatican avait délégué sur place son personnel de la nonciature (ambassade du Vatican) à Bangui, ainsi que Mme Mariella Enoc, la directrice du Bambino Gesù, figure devenue familière à Bangui. Les you-yous de la population après le premier coup de truelle du président Touadéra témoignent de l’état d’esprit dans lequel les Centrafricains ont accueilli les prémices de cet établissement d’avenir.

Car la coopération Saint-Siège/Centrafrique dans le domaine de la santé a déjà produit des résultats tangibles. Les tentes qui servaient jusqu’ici de département de soins pour les petits malades à l’hôpital général de Bangui ont disparu, faisant place à un espace plus aéré, à plus d’hygiène et même à une nouvelle manière de gérer l’hôpital. La fosse septique, vidée, a été refaite à neuf ; des douches ont été installées, ainsi que des incinérateurs. Les premiers rapports font même état d’une baisse visible du taux de mortalité infantile à l’hôpital général grâce à cet effort. Le Bambino Gesù a même commencé à payer les salaires des médecins et du personnel.

En septembre, vont démarrer les cours des doctorants en pédiatrie, toujours sous la supervision du Bambino Gesù de Rome. Les premiers pédiatres formés seront tout de suite affectés au nouvel hôpital en construction. Tout ceci est rendu possible grâce à la ténacité du pape François, qui n’a pas manqué un trimestre au Vatican sans s’enquérir de l’état d’avancement du projet. Le Saint-Père reste d’ailleurs à ce jour le plus grand contributeur de fonds de ce futur hôpital pédiatrique de Bangui. D’autres donateurs ont apporté une aide financière importante, telle la gendarmerie vaticane.

Par un pur hasard, le projet de cet hôpital va sortir des tiroirs au moment où s’ouvre au tribunal du Vatican le procès sur le détournement des fonds … de l’hôpital Bambino Gesù de Rome ! Deux hauts-cadres de l’administration vaticane sont poursuivis : Giuseppe Profiti et Massimo Spina. Ils sont accusés d’avoir affecté plus de 422.000 euros (plus de 276 millions de francs CFA) à la restauration de l’appartement du cardinal Tarcisio Bertone, alors secrétaire d’Etat (premier ministre) du pape à qui ils voulaient faire plaisir. Après les questions procédurales le mardi, le procès a été renvoyé à début septembre pour l’audition des accusés et des témoins.

Lucien Mpama

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