Toussaint : le gouvernement appelle à l’arrêt des actes inciviques au cimetière de la Tsiemé

Dimanche 2 Novembre 2014 - 13:45

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Décharge publique, terrains de football, carrière de sable pour la construction des maisons, des espaces occupés par des habitations, profanation des tombes, tel est le visage que présente chaque jour l’un des anciens cimetières de Brazzaville. Cette triste réalité a été officiellement constatée le 1er novembre, jour de la Toussaint. 

La tradition du 1er novembre a été respectée au cimetière de la Tsiemé, dans le 6e arrondissement, Talangaï où la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Catherine Embondza Lipiti, a déposé une gerbe de fleurs en mémoire de toutes personnes portées en terre dans ce lieu qui jadis fut sacré. Elle a justifié son geste en ces termes : « Comme vous le savez, en Afrique, nous honorons toujours nos morts. C’est une journée de souvenir à laquelle nous nous souvenons de tous ceux qui nous ont quittés. Le gouvernement n’est pas resté en marge, c’est en son nom que je viens de déposer cette gerbe de fleurs pour tous nos amis, nos frères qui ont été enterrés dans ce cimetière ».

Interrogée par la presse sur le visage que présente actuellement le cimetière, elle a promis que le gouvernement prendra toujours ses responsabilités pour mettre un terme aux occupations anarchiques, à la profanation des tombes et bien d’autres actes inciviques observés. « Je crois que les autorités ont déjà pris des dispositions. Des solutions vont arriver. Les tombes sont profanées par des gens inciviques, qui n’ont pas la mémoire, qui pensent que les cimetières sont des endroits où l’on peut venir jouer alors que dans notre coutume, c’est un endroit sacré que l’on doit respecter. Nous lançons un appel à tous ces inciviques de cesser de profaner cet endroit qui mérite beaucoup de respect », a déclaré la ministre Catherine Embondza Lipiti.

Représentant l’administrateur-maire à cette cérémonie, le secrétaire général de la mairie de Talangaï, Jean Amboua, a affirmé l’existence du cimetière de la Tsiemé en dépit des occupations anarchiques et de la profanation des tombes. Selon lui, ce désordre est occasionné par le propriétaire foncier de cette partie de l’arrondissement qui vend petit à petit des lopins de terre, sans passer par les autorités municipales, ni le chef de quartier. « Après la Conférence nationale souveraine, les propriétaires fonciers ont retrouvé leurs droits de terre et au niveau de la municipalité, nous avons un problème avec eux. Nous ne délivrons rien, ce sont donc des anarchistes qui occupent avec la complicité du chef de terre. Vous pouvez constater que la mairie ne délivre aucun  papier, ni le chef de quartier qui est le responsable de base », a-t-il expliqué.

Ils usent, a-t-il ajouté, de leur droit rétribué à l’issue de la Conférence nationale pour vendre les cimetières. « La situation est bien connue au niveau de la mairie centrale. Elle est même arrivée au niveau du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, donc au niveau de la base, nous n’avons pas des moyens appropriés pour prendre une décision », a conclu Jean Amboua.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Catherine Embondza Lipiti déposant la gerbe de fleur ; une vue du cimetière de la Tsiemé ; crédit photo Adiac