Formation du gouvernement de cohésion nationale : la semaine promet d’être décisive

Lundi 19 Mai 2014 - 20:26

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Outre les autres composantes (opposition et majorité), des centaines de dossiers provenant essentiellement de la société civile ont été recemment déposés au bureau du comité national de suivi des concertations nationales.

Au Palais du peuple, siège du Parlement, l’heure est aux tractations en vue de la formation du prochain gouvernement de cohésion nationale. L’intérêt est tel que les plénières dans les deux chambres législatives en ont payé le prix. Le temps semble s’arrêter dans cet hémicycle où le bureau du Comité national de suivi des recommandations des concertations nationales est à pied d’œuvre pour recueillir les dossiers des postulants à différents postes. Ça se bouscule au portillon à telle enseigne que le nombre des curriculum vitae déjà réceptionnés dépasse toute prévision. Si au niveau des politiques les ambitions ont déjà été gérées en amont, au niveau des plates-formes, cela n’est pas le cas pour les délégués de la société civile qui paraissent évoluer en ordre dispersé sur fond de division. Cette composante peine, en effet, à présenter une liste harmonisée de ses membres. Ce qui explique le nombre exagéré des candidatures recueillies, signale-t-on. Le processus viserait, pour le Comité de suivi agissant pour le compte du présidium piloté par le tandem Léon Kengo- Aubin Minaku, de se constituer une banque des données devant permettre de faire le tri parmi les différentes candidatures émanant de la société civile.

L’exercice paraît laborieux et laisse supposer que des choix avaient été déjà faits à l’avance. Jusqu’aux ultimes minutes, les dossiers des délégués de la société civile qui réclame un quota significatif dans ce gouvernement (près d'une dizaine des membres) ne cessent d’affluer sur la table de Léon Kengo et Aubin Minaku. À la majorité présidentielle, tout beigne dans l’huile d’autant plus qu’aucun remous n’est signalé quant à la confection de la liste des « ministrables » censée avoir pris la direction du palais de la Nation. À l’opposition républicaine cependant, la seule à avoir droit de cité dans ce gouvernement de cohésion nationale (les plates-formes "Sauvons la RDC" et l’Union pour la Nation congolaise s’étant déclarées non concernées), la liste serait déjà dressée et transmise à qui de droit.

Tout porte à croire que c’est la dernière ligne droite qui vient d’être amorcée dans le processus de la formation de ce gouvernement tant attendu. D’après certaines indiscrétions, le voyage du président de la République, Joseph Kabila, attendu cette semaine à l’Élysée serait l’élément déterminant qui aurait donné un coup d’accélérateur au processus. Le chef de l’État qui entendait boucler ce dossier avant son départ pour Paris aurait déjà réceptionné une grande partie des conclusions des consultations engagées par le Comité de suivi et aurait déjà une idée sur la configuration du prochain gouvernement et de ses animateurs. Quant au poste de Premier ministre, il est de plus en plus fait état du maintien probable de Matata Ponyo qui jouirait des atouts majeurs face à ses potentiels concurrents au regard du bilan positif qui couvre ses deux années passées à l’hôtel du gouvernement. Le programme du gouvernement dont il assume le leadership reste basé sur la « Révolution de la modernité » prôné par le chef de l’État. Dans plusieurs secteurs de la vie nationale, Matata Ponyo aura, tant bien que mal, tenté d’être en phase avec la vision de Joseph Kabila et les attentes de la population comme en témoignent plusieurs réalisations éffectuées notamment dans le domaine des infrastructures.

   

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Matata Ponyo et quelques membres de son gouvernement