Nigeria : probable tenue à Paris d’un sommet africain sur la sécurité

Lundi 12 Mai 2014 - 12:50

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La rencontre, prévue samedi, évoquera les questions de sécurité au Nigeria pour tenter de contrer les actions terroristes menées par le mouvement islamiste Boko-Haram, responsable de l’enlèvement de plus de 200 lycéennes. Elle a été proposée par le président français François Hollande lors de son séjour à Bakou, en Azerbaïdjan

Cette annonce a été faite à la suite de la mobilisation internationale après l’enlèvement des jeunes filles suscitées, qui sont toujours entre les mains du groupe islamiste près d’un mois après leur enlèvement. De nombreux pays ont apporté leur soutien au Nigeria dans le cadre de l’affaire des jeunes filles retenues en otages par Boko Haram. Il s’agit entre autres des États-Unis, d’Israël, de la France, de la Chine, de la Grande-Bretagne, qui ont soit proposé leur aide pour localiser les jeunes villes enlevées ou ont déjà envoyé des équipes d’experts spécialisés dans le renseignement humain sur le terrain dans ce but.

D’après l’entourage du président français, au moins cinq pays africains, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin, pourraient participer à ce sommet. La coopération de ces États dans le cadre de la lutte contre le terrorisme est appelée de tous les vœux puisque de nombreux témoignages avancent que Boko Haram opère aux frontières des États voisins du Nigeria. « Le terrorisme - et en particulier les insurgés de Boko Haram - représente une menace transfrontalière. Les pays voisins, le Niger, le Tchad, le Cameroun et même le Bénin ont signalé à un moment ou à un autre que des insurgés avaient passé leur frontière, et des informations font état que certains insurgés opèrent de part et d’autres des frontières. Donc l’un des objectifs de ce sommet est selon moi de renforcer la coopération qui existe entre nos pays », a déclaré Reuben Abati, le porte-parole du président nigérian, Goodluck Jonathan.

Au Cameroun, Boko Haram est soupçonné d’avoir enlevé début avril trois religieux, deux Italiens et une Canadienne, qui restent en captivité. Ce qui fait que les autorités camerounaises craignent déjà la montée en puissance de groupes de désordre qui utilisent le label de ce groupe. « Au fur et à mesure que les Boko Haram sont délogés de leurs positions au Nigeria, il faut s’attendre à ce qu’ils investissent les zones frontalières pour y former des cellules et des bases arrière », a redouté l’universitaire Saïbou Issa.

Selon des sources concordantes, Boko Haram a, au cours de ces derniers mois, enrôlé des centaines de jeunes Camerounais de la zone de Kolofata (extrême-nord du Cameroun), qui s’entraînent dans ses camps, notamment dans la brousse nigériane. Ces recrues seraient issues de l’ethnie Kanuri, qu’on trouve aussi bien au Cameroun qu’au Nigeria.

Rappelons que c’est le 14 avril que plus de 200 lycéennes avaient été enlevées au Nigeria par le groupe islamiste Boko Haram. Dans une vidéo, le chef de cette secte islamiste déclarait le 5 mai que ces jeunes filles sont « traitées en esclaves, vendues et mariées de force ».

Nestor N'Gampoula