Ukraine : l’Union européenne impose de nouvelles sanctions à la RussieLundi 12 Mai 2014 - 19:45 En réaction aux référendums d’autodétermination organisés dimanche 11 mai par les militants pro-russes à l’est du pays, notamment à Louhansk et Donetsk, les pays membres de l’Union européenne ont pris lundi de nouvelles sanctions contre deux entreprises criméennes et treize personnalités, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de cet espace communautaire qui s'est tenue à Bruxelles Le but de ces référendums est connu : ils visent l’indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, frontalières de la Russie. Ils devront probablement ouvrir la voie à un rattachement des deux régions à la Russie. Cela n’est pas surprenant puisqu’en mars, un référendum similaire avait conduit au rattachement de la Crimée à la Russie, et déclenché une grave crise diplomatique entre l’Occident et la Russie. L’Ukraine est, depuis novembre, plongée dans le chaos et déchirée entre les séparatistes pro-russes et pro-occidentaux. Les organisateurs des deux scrutins suscités ont annoncé que les électeurs de la région de Louhansk ont voté « oui » à 96,2%, alors que dans le Donetsk, le « oui » l’a emporté à 89%. Les autorités ukrainiennes ont vigoureusement dénoncé la tenue de ces élections, qu’elles ont qualifiées de farces criminelles. « Le référendum du 11 mai inspiré, organisé et financé par le Kremlin est juridiquement nul et n’aura aucune conséquence juridique pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a souligné Kiev. Pour le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Harlem Désir, les nouvelles sanctions de l’UE valaient la peine d’être prises pour plusieurs raisons. « Nous avons décidé d’adopter une nouvelle liste de personnalités soumises à des sanctions ainsi que des entités qui ont bénéficié de l’annexion illégale de la Crimée. Cette décision confirme la grande détermination de l’UE à garantir le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine », a-t-il expliqué. Les 27 États restés beaucoup plus prudents que les États-Unis dans le domaine des sanctions contre la Russie avaient jusqu’à présent imposé un gel des avoirs et une interdiction de voyager à 48 personnalités ukrainiennes et russes. Quant aux Américains, ils avaient sanctionné en avril 17 sociétés russes et gelé les avoirs de sept proches de Vladimir Poutine, dont le président du géant pétrolier Rosneft, Igor Setchine. Les Européens ont souligné qu’ils feront dépendre les sanctions énoncées du bon déroulement de l’élection présidentielle du 25 mai en Ukraine. Ils ont menacé la Russie de « conséquences » au cas où cette élection n’aurait pas lieu, et l’ont appelée à cesser de manière tangible ses manœuvres militaires à la frontière ukrainienne. En outre, les ministres se sont entretenus avec le président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Didier Burkhalter, qui a élaboré un plan de résolution de la crise pour l’Ukraine. Nestor N'Gampoula |