Stratégies politiques : Majorité et opposition dans la rue le 28 novembre

Samedi 18 Novembre 2017 - 16:45

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Les deux familles politiques semblent décidées à jouer, à moins de deux mois de la fin de l’année, la carte de l’affrontement.

Après le succès mitigé de la journée-ville morte décrétée le 15 novembre par l’opposition radicale en synergie avec quelques mouvements citoyens,  une marche pacifique est projetée pour dire « non » au calendrier électoral et appeler au départ du chef de l’État, Joseph Kabila. Une date a même été avancée, à savoir le 28 novembre prochain.

Le Rassemblement/Limete qui a promis de faire pression sur le régime en cette période de fin d’année, via des actions de masse, vient de passer à la vitesse supérieure. Liant la parole à l’acte, Félix Tshisekedi et ses compagnons du Rassop/Limete entendent, cette fois-ci, donner du fil à retordre au pouvoir en précipitant, s’il en faut, le départ du président de la République. Pour ce faire, la principale plate-forme de l'opposition invite la population congolaise à adhérer massivement à cette action qui se présente comme celle de la dernière chance.

De son côté, la Majorité présidentielle (MP), à travers son parti-phare le PPRD, entend aussi manifester le même jour. Une demande d’autorisation en bonne et due forme a été faite à ce sujet au gouverneur de la ville par le secrétaire général adjoint de la MP, Joseph Kokonyiangi. La marche ainsi réclamée vise à soutenir le calendrier électoral.

En attendant de connaître le sort que va réserver l'autorité urbaine à cette requête, une confrontation directe est à redouter entre les partisans des deux regroupements politiques antagonistes, au regard de leurs revendications tout aussi opposées. Au Rassemblement, l’on ne s’émeut pas, outre mesure, de cette requête inattendue de la MP qui procèderait d’une stratégie bien rodée consistant à donner au gouverneur un alibi pour justifier l’annulation des deux manifestations prévues à la même date. Les raisons de sécurité, dans ce cas, pourraient être avancées.  

« Je tiens à dénoncer cette pratique de la "Kabilie" qui consiste à programmer une marche le même jour que l’opposition pour se la refuser et ainsi pouvoir justifier l’interdiction de la nôtre », a souligné le leader de l’UDPS. Cependant quoiqu’il arrive, l’opposition radicale tient à sa marche du 28 novembre et espère qu’elle sera une grande réussite, question d’oublier la raclée du15 novembre dernier du fait du peu d’intérêt accordé par la population. L’opposition radicale entend donner un grand signal en sonnant le tocsin de la révolte générale face à « des autorités politiques hors mandat et sans légitimité et qui dirigent le pays par défi ».  Le drame est que le 28 novembre, les militants de l’opposition ne seront pas seuls dans la rue et devront composer avec ceux de la MP  qui passeront sûrement pour des trouble-fêtes.  

Entre-temps, les chancelleries occidentales veillent au grain et ont brandi récemment la menace de sanctions contre tous ceux qui porteraient atteinte aux libertés en RDC.  Préoccupées par l'état des libertés d'expression et de réunion dans le pays, elles vont certainement réagir énergiquement à coup de sanctions ciblées contre certaines autorités en cas d’éventuelles restrictions. « Plutôt que de travailler à interdire et perturber ces réunions, le gouvernement congolais pourrait travailler avec la société civile et les représentants de l’opposition pour s’assurer que ces événements se déroulent en toute sécurité et sans incident », peut-on lire dans le communiqué conjoint publié par ces partenaires de la RDC.                           

  

Alain Diasso

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