Rapport de HRW : Telema Ekoki appelle à l’action des Congolais

Samedi 9 Décembre 2017 - 13:15

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Le mouvement politico-citoyen estime que le moment serait venu pour tous les citoyens d’aller au-delà des diagnostics sur la situation catastrophique dans laquelle est  plongé le pays et agir pour que le changement s’impose. 

Dans un appel du 8 décembre, le mouvement politico-citoyen Telema Ekoki a dit prendre connaissance, sans surprise, du contenu gravissime du rapport de Human Right Watch (HRW), rendu public au début du mois et faisant état de la haute trahison du président Kabila « qui, accumulant chaque jour qui passe des forfaitures contre le peuple congolais, a commis un crime odieux de plus contre la nation congolaise, en sous-traitant les rebelles du mouvement de proxy filo-rwandais nommé M23, pour en faire une milice supplétive des Fardc et de la police nationale congolaise, afin de réprimer les manifestations pacifiques de l’opposition non armée qui, en septembre, octobre et novembre 2016 se mobilisait contre la violation intentionnelle de la Constitution ». Connus pour leur violence sanguinaire, a noté ce mouvement, les rebelles du M23, défaits par une coalition armée internationale et la Monusco, se sont réfugiés en Ouganda et au Rwanda afin d’échapper aux poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, demeurant ainsi à la disposition, comme un réservoir de mercenaires, aussi bien de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi que de M. Kabila lui-même.

Telema Ekoki rappelle également les révélations des enquêtes antérieures, qui ont accusé les officiers congolais d’armer ces rebelles du M23 pour semer désolation dans la population congolaise. « Il y a quelques années déjà, le groupe des experts de l’ONU sur la RDC, dont faisait partie  l’estimé Michael Sharp, éliminé dans des circonstances troublantes au Kasaï en 2016, avait mis en exergue et dénoncé la complicité du général Amisi Tango Four, accusé d’armer les M23 en lui vendant les stocks d’armes des Fardc. Selon le rapport très détaillé de HRW, c’est le même général Amisi Tango Four, resté impuni, qui est cité comme le recruteur des rebelles du M23 stationnés en Ouganda et Rwanda. Après les avoir travestis illégalement avec les uniformes de la PNC », a regretté Telema Ekoki. L'organisation a noté que « cette légion étrangères supplétive a été grassement payée pour tuer les Kinois et les Lushois, à l’occasion de la tenue des manifestations populaires pacifiques de l'opposition, fin 2016 ».

S’indigner, se révolter, s’assumer

Après avoir décrit cette situation ainsi que d’autres encore, le mouvement politico-citoyen fait observer aux Congolais qu’ils sont des esclaves dans leur propre pays. « Suivez ce qui se passe dans cette Assemblée nationale de la honte, issue du hold-up électoral de 2011, dont ce régime liberticide voudrait pérenniser les équilibres par l’adoption d’une loi électorale censitaire, qui exclut les vrais représentants du peuple et qui voudrait nous ramener à l’époque du MPR / PPRD parti état par l’introduction de seuils d’éligibilité anticonstitutionnels, sataniques et surtout incompatibles avec la géopolitique multiethnique de notre pays », a relevé Telema Ekoki qui souligne que les équilibres de l’Accord politique de Pretoria, fondation de l’actuelle Constitution, sont piétinés alors que l’Accord politique de la Saint-Sylvestre demeure inappliqué à ce jour.

Telema Ekoki, le régime de Kinshasa serait en guerre contre le peuple congolais, pas seulement pour confisquer le pouvoir d’Etat par la force mais prêt à tout pour mater l’esprit de révolte de ce peuple si fier et si meurtri. Cette association pense que le régime continue à s’enrichir honteusement, bradant les richesses naturelles du pays, sa terre, mais aussi l’argent du contribuable congolais qu'il considère comme un citron qu’on presse à fond pour l’abandonner ensuite à sa misère. Le mouvement politico-citoyen estime qu' il est temps pour que chaque composante de la nation congolaise s’inspire de sa situation pour réclamer son dû. Il s’indigne également du fait que la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’unisson avec les évêques catholiques, s’accommodent du travail de l’actuel chef de l’Etat « au point de lui faire un cadeau d’une année de plus de pouvoir prétendument légitimé par un Accord politique inappliqué, en échange d’un faux calendrier électoral qui contient dix-sept contraintes et qui est déjà caduc car, à peine pondu par une soi-disant Commission électorale nationale indépendante, certaines de ses échéances sont déjà dépassées et son financement est toujours incomplet ».

La déclaration relève que des leaders de l’opposition dont le nombre ne fait qu'accroître sont toujours détenus et les manifestations pacifiques de l’opposition et des mouvements citoyens systématiquement interdites. Quant aux medias publics, poursuit la déclaration, ils sont des organes de propagande au service du régime et aucun droit fondamental n’est garanti et le plus important de tous, celui de la liberté d’expression, est le plus réprimé. Telema Ekoki pense que dans ce contexte, il est impossible que des élections libres et démocratiques puissent se tenir. Ce qui l’amène à lancer un appel à l’action populaire. « Indignez-vous, chers frères congolais, car ils vous mentent, encore une fois. Indignez-vous, chers Congolais, car sous d’autres cieux, les peuples assument leur responsabilité face à l’histoire et ils arrivent ainsi à arracher leur libération. Armons-nous de notre indignation pour trouver le courage de briser les chaînes de cette dictature sanguinaire et son système d’asservissement, avant que la gorge insatiable de la bête ne dévore complètement notre Congo, émiettant, balkanisant, vendant la seule patrie que nous avons », a souligné ce mouvement.

Lucien Dianzenza

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