Produits pétroliers : une première crise sérieuse depuis le début de l’année

Jeudi 25 Janvier 2018 - 18:45

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Plus rien ne devrait empêcher un léger ajustement du prix du litre à la pompe dans les semaines ou jours qui suivent. Le dernier espoir s’est envolé avec la remontée inquiétante du taux sur le marché de change.

Le gouvernement de la République évoque clairement une possibilité de hausse d’au moins 80 FC du prix du carburant à la pompe suite à des contraintes majeures qui obligent Kinshasa à s’aligner sur une tendance désormais internationale. Aucune date n’est connue pour cette augmentation même si elle aura effectivement lieu. Par ailleurs, il est difficile d’estimer les effets possibles sur les prix intérieurs déjà sous pression. L'on parle d’un léger ajustement qui risque de se greffer sur une série de majorations successives des prix des produits pétroliers à la pompe sans des répercussions sur certains secteurs stratégiques, notamment le transport en commun.

Durant les festivités de fin de l’année, le gouvernement de la République a pesé de tout son poids pour maintenir les prix des produits pétroliers à leur niveau. Mais seulement voilà, la monnaie nationale s’est dépréciée d’au moins 26 % depuis début janvier. Au-delà, d’autres facteurs extérieurs viennent actuellement peser lourdement sur la balance. La tendance est désormais à la hausse du prix du baril à l’international. Il se trouve que la RDC ne figure pas parmi les producteurs de pétrole, ont expliqué les autorités congolaises.

Le pays produit une quantité insignifiante de pétrole (un peu plus de trente mille barils par jour), mais il ne raffine pas son brut pour mieux ressentir l’évolution du marché international. Par conséquent, la RDC, à l’instar d’autres pays de la région, y compris certains pays producteurs de pétrole comme le Nigeria et le Gabon, ont revu à la hausse leurs prix à la pompe. Il faut rappeler que le prix moyen frontière est compris dans la structure des prix du carburant en RDC, et chaque révision à la hausse impacte forcément les prix à la pompe.

Tous ces facteurs n’offrent aucune alternative au pays. Dès lors, la réponse à apporter aux transporteurs sera déterminante pour répondre aux inquiétudes des usagers de la route. Toute révision à la hausse du tarif de la course entraînera, à coup sûr, une hausse généralisée des prix des produits grande consommation. Il n’est pas nécessaire de rappeler que le transport intervient jusqu’à 60 % dans la formation du prix des produits. Il faut atteindre un seuil de plus de 5 % pour que la hausse du carburant impacte les autres prix du marché. Comme le mettent en garde les observateurs avertis, il ne s’agit pour l’heure que d’une première étape, car l’évolution du marché qui reste soumis à une forte pression déterminera la suite des événements. En d’autres termes, rien n’est définitive.

Toutefois, l’exécutif national espère beaucoup de l’envolée des cours des matières premières pour contrebalancer les effets d’une éventuelle hausse des prix des produits pétroliers. Depuis le dernier trimestre 2016, le secteur minier bénéficie d’une reprise des cours, avec une tonne de cuivre négociée à 5 770 dollars américains en janvier 2017 contre 4 320 en janvier 2016. Cela montre que le cours a gagné 33 % en l’espace d’une année.

L’on comprend l’intérêt porté actuellement sur la révision du Code minier en pleine période de boom. Les débats se poursuivront jusqu’en février.

Laurent Essolomwa

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