Présidence de la Commission européenne : les sociaux-démocrates soutiennent le conservateur Jean-Claude Juncker

Mardi 24 Juin 2014 - 11:59

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Réunis à Paris, le 22 juin, à l’invitation du président français François Hollande, les huit chefs d’État et de gouvernement sociaux-démocrates européens et le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel (SPD) ont officiellement entériné leur soutien au conservateur Jean-Claude Juncker, candidat à la présidence le Commission européenne

« Nous respectons les institutions européennes, l’esprit qui a été celui qui a présidé aux élections européennes, c’est-à-dire que le parti qui arrive en tête puisse proposer le candidat qui a été présenté, en l’occurrence Monsieur Juncker », a déclaré François Hollande à l’issue du mini-sommet, qui s’est tenu en amont du Conseil européen des 26 et 27 juin à Bruxelles.

Un soutien sous conditions

Les dirigeants européens ont demandé une inflexion de la politique européenne vers la croissance et l’emploi en utilisant « toutes les souplesses du pacte de stabilité ».

« Nous voulons que soit discuté l’ensemble des responsabilités européennes à l’occasion du prochain Conseil », a ajouté François Hollande, jugeant que d’autres responsabilités pouvaient échoir à des personnalités sociales-démocrates. Sigmar Gabriel a indiqué que Martin Schulz, président du groupe du Parti socialiste européen, serait proposé comme prochain président du Parlement européen.

L’isolement de David Cameron

Un mois après la victoire du centre droit aux élections européennes, les Vingt-Huit doivent désigner les 26 et 27 juin le futur président de la Commission européenne et se prononcer sur son mandat. La grande majorité d’entre eux est favorable à la nomination de Jean-Claude Juncker à ce poste. Le Premier ministre britannique David Cameron semble de plus en plus isolé, mais essaie de convaincre ses partenaires de repousser cette élection dans l’espoir de trouver une solution alternative consensuelle à Jean-Claude Juncker, jugé « trop fédéraliste ».

La décision peut être prise à la majorité qualifiée et la position de l’Italie, qui assurera la présidence tournante de l’Union européenne à partir du 1er juillet, sera déterminante, s’il faut en arriver à un vote. La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé que les eurodéputés de la CDU (le parti chrétien-démocrate) soutiendraient l’éventuelle candidature du social-démocrate Martin Schulz à la présidence du Parlement européen.

Front National : essai non transformé

Le FN, le parti français d’extrême droite, a échoué dans son ambition de constituer un groupe au Parlement européen. Un mois après sa victoire aux élections européennes, le parti de Marine Le Pen n’a pas atteint son second objectif : constituer un groupe eurosceptique à Strasbourg. Il lui aura manqué deux pays. L’enjeu était pourtant de taille. Pour le FN, la constitution d’un groupe lui aurait fait franchir une nouvelle étape dans sa conquête du pouvoir. À en croire certains politologues, cet échec nourrit au contraire l’image d’un mouvement qui ne parvient pas totalement à se normaliser.

Car obtenir un groupe au Parlement européen, c’est avant tout l’assurance d’obtenir des moyens financiers et humains et de faire entendre sa voix dans l’hémicycle. Le FN restera, comme avant, un parti en marge des institutions européennes

Les postes qui vont changer de responsables cette année :

- les présidences de la Commission européenne et du Parlement européen, respectivement occupées actuellement par le Portugais José Manuel Barroso et le Belge Herman Van Rompuy, qui a annoncé son départ à la retraite à la fin de son mandat, fin novembre ;

- le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, actuellement occupé par la Britannique Catherine Ashley, qui doit se retirer à la fin de son mandat ;

- le secrétariat de l’OTAN, actuellement occupé par le Danois et libéral Anders Fogh Rasmussen, disponible dès le 1er octobre.

Noël Ndong