Pool/ Mindouli : Jean-Bosco Mahoungou: « Depuis la signature de l’accord du 23 décembre 2017, il y a vraiment l’apaisement »

Jeudi 22 Février 2018 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Secouée par le conflit armé qui a déchiré le département du Pool depuis avril 2016, la communauté urbaine de Mindouli se remet petit à petit de son choc.  Mais une chose est vraie, l’herbe a pris une ampleur considérable jusqu’au point de confondre la localité à une jungle.

Interrogé par la presse, l’administrateur-maire de Mindouli, Jean-Bosco Mahoungou, explique comment la ville a été secouée par le dernier conflit armé. « Mindouli-centre a vécu la guerre mais ensemble avec la Force publique, les chefs de quartier, les autorités locales, nous avons tenu à ce qu’il n’y ait pas beaucoup de perturbations. Vous verrez qu’il y a des habitants de Mindouli qui sont allés se réfugier à Loutété, à Bouansa, à Madingou et à Nkayi. J’ai des collaborateurs, des chefs de quartier et des secrétaires, qui se sont fait enregistrer à Dolisie, Pointe-Noire », raconte-t-il.

Selon lui, depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités, le 23 décembre 2017, entre les représentants du gouvernement et ceux de Frédéric Bintsamou « Pasteur Ntumi », « il y a vraiment l’apaisement et nous remercions vivement le chef de l’Etat qui, en sa qualité de père de la nation, a regardé et compris les souffrances de la population. », a-t-il dit.

Pour Jean-Bosco Mahoungou, le nombre des personnes ayant quitté leurs villages pour venir se réfugier à Mindouli-centre, oscille entre 30 et 40 000. Un nombre assez difficile à déterminer, a-t-il expliqué, d’autant plus que certains déplacés ont fini par changer de localités, car les familles d’accueil n’arrivaient plus à les nourrir. « Déjà les familles d’accueil elles-mêmes ne pouvaient pas sortir hors de la ville pour aller récupérer les produits agricoles. Ce n’était pas facile d’entretenir ces déplacés », a conclu l’administrateur-maire de Mindouli.

Carte postale de Mindouli

La ville de Mindouli est limitée au nord par la rivière Loukouni, qui est un affluent du fleuve Niari. Au sud, elle est frontalière avec la RDC, dont certaines localités sont situées à 15 kilomètres de Mindouli, au sud-ouest, par le pont Mindoundou, à l’ouest par le village Nzinzi, et à l’est par le pont Nsaboukou. Elle est peuplée par 25 000 habitants avec une superficie estimée à 67,500 km2 et 25 km d’une voirie urbaine, non aménagés. Les 7 habitants au km2 sont subdivisés par 49% d’hommes et 51% de femmes.

Considéré comme l’un des districts les plus peuplés du département du Pool, Mindouli constitue également un des plus grands bassins agricoles. En effet, dès 1935, sous l’égide des services d’élevage coloniaux, furent introduits les premiers bovins de race Ndama en provenance du Congo-belge, de l’Oubangui-Chari et de la Guinée.

Après la récente guerre, qui a opposé les éléments de force publique à ceux du pasteur Ntumi, cette ville, dont le département a connu la politique de la municipalisation accélérée, en 2012, est devenue l’ombre d’elle-même. Outre l’éclairage public même en pleine journée, la communauté urbaine de Mindouli est totalement envahie par l’herbe. Sur place, des édifices publics, dont les siège de la mairie et de la sous-préfecture sont restés des éléphants blancs, alors qu’en cette période on ne parlait pas encore de crise au Congo. Apparemment, l’école fonctionne à merveille comme en témoignent les colonnes d’élèves en provenance du lycée et du collège de la localité. L’école primaire André-Grénard-Matsoua, située à quelques encablures de l’actuel siège de la sous-préfecture, a présenté, elle aussi, un décor d’une structure qui vit au quotidien. Le marché est quelque peu inondé des personnes.

« Vous savez que Mindouli, entretemps, était secouée par la guerre du Pool, c’est la raison pour laquelle vous voyez que l’herbe pousse n’importe comment. La fréquence des pluies est un véritable casse-tête pour nous. Cet état est dû aux déplacements, parce que nombreux ne vivent plus dans la localité. C’est ce qui justifie l’état actuel de certaines parcelles qui sont désertes. Il y a une opération très permanente instituée par l’administrateur-maire, malheureusement, ce sont les pluies qui nous agacent, il pleut abondamment ici », a expliqué Sébastien Mouzita, chef de quartier de Mindouli-centre. 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Jean-Bosco Mahoungou accueillant la ministre des Affaires sociales, le 21 février ; une vue des édifices publics ; une grande avenue de Mindouli/Adiac

Notification: 

Non