Parution : Kash propose une version BD des mémoires de Che GuevaraLundi 6 Novembre 2017 - 16:54 Inspiré du fameux Journal du Congo, l’album a pour titre Tatu, tiré du surnom donné alors au révolutionnaire cubain dans la contrée de l’est où il résidait. Il est en cours de finalisation et devrait, selon le bédéiste congolais, être disponible en librairie à partir du premier trimestre de l’année prochaine. Dans l’idée première, il était question que Tatu paraisse en deux tomes. Mais à présent, fait savoir le bédéiste, « ce sera finalement un one-shot, donc un seul tome que nous allons ramener à cent pages ». À cet effet, à la bande dessinée (BD) qui en soi fait 64 pages, il sera ajouté un cahier historique avec des photos de Che Guevara dans le maquis de Fizi. C’est sur le ton de la confidence que Kash a dit au Courrier de Kinshasa : « Barly avait eu l’idée d’y joindre des dessins et m’a proposé d’adjoindre des dessins réalisés par des collègues. Il a contacté Dany, un grand dessinateur belge et un certain nombre d’autres dessinateurs qui m’envoient au fur et à mesure leurs dessins qui vont illustrer la partie du cahier historique ». Et d’ajouter : « L’écriture de ce passage de la BD, qui raconte l’épopée proprement dite, a été confiée au Dr Kabongo Malu, professeur à l’Université catholique et à l’Université pédagogique nationale ». Connaissant la grande passion que Kash voue au personnage de Che, Christophe Cassiau-Haurie, un grand amateur de BD africaine qui a du reste de nombreux articles à ce sujet, le tient au courant de la publication de ses mémoires sur son épopée au Congo. En sus, il lui demande s’il ne serait pas intéressé d’en faire une BD. « J’ai dit oui tout de suite et donc nous avons commencé à travailler sur ce projet », a confié le dessinateur au Courrier de Kinshasa. Ils montent le projet ensemble puisque Cassiau-Haurie s’occupe du scénario, cela se passe il y a six ans. Donc, la BD en cours de réalisation est inspirée de ces fameux mémoires du Che Guevara, une espèce de rapport intitulé Journal du Congo. Kash nous précise ici que « le révolutionnaire bolivien écrivait tout ce qu’il voyait. Imaginez-vous que même moi qui suis pourtant un grand fan du Che, je trouvais un peu ennuyeux le mémoire. Lu comme tel, ce rapport où il consignait les détails journaliers est si ennuyeux qu’il ne pouvait pas se raconter de cette façon ». Dès lors, le scénariste lui a demandé de revisiter l’histoire. Pour ce faire, affirme-t-il : « Nous avons créé notre propre chronologie mais en respectant les faits et nous avons ajouté de la fiction, parce que l’histoire est racontée de manière contemporaine. Du reste, Cassiau n’a pas respecté la chronologie des faits », affirme-t-il Dans la version de l’histoire proposée par Kash et Cassiau-Haurie, il y est question d’un jeune chercheur congolais qui va à Cuba dans le but de rencontrer Ilunga, l’un des Congolais que Che Guevara avait emmené avec lui à son départ du maquis. Le chercheur voulait en savoir plus dans le cadre de sa thèse. « Ilunga est devenu médecin à Cuba, c’est par ce bout que notre histoire commence. Le jeune chercheur congolais qui écrit sa thèse le rencontre à Cuba. Au début, il se montrait un peu réticent mais Ilunga finit quand même par lui donner le manuscrit du Che Guevara. C’est à la lecture du manuscrit que l’on replonge dans l’histoire, alors qu’il ouvre la première page l’on plonge dans le décor du maquis de Fizi. Le récit s’achève quand il le referme », a raconté Kash. Il a renchéri que l’histoire a été construite de la sorte parce que tous les détails ne pouvaient pas être repris. « Nous avons extrait l’essentiel et nous avons proposé notre chronologie, interverti les faits pour que l’histoire soit sexy », nous a-t-il dit entre quelques petits rires. En quête d’un éditeur Il fallait ensuite trouver un éditeur qui soit intéressé par le projet ainsi mis en route. Faute d’en avoir trouvé, c’est avec grand peine que Kash réussit à convaincre les éditions Joker, qui l’éditent déjà depuis 2007, à se lancer dans la nouvelle aventure. Dubitatif au début, mais accrochés par le synopsis, ils l’approuvent aussitôt. Et selon les clauses, l’album devait être publié en octobre dernier ou au plus tard ce mois. Mais c’était sans compter qu’entre-temps, les éditions Joker seraient rachetées. « Et le nouvel acquéreur ne fait pas dans les BD adultes, il est dans les publications pour adolescents. Donc, il faut à nouveau chercher un éditeur qui veuille bien accepter de nous éditer. Finalement, la sortie est repoussée au début de l’année prochaine entre janvier et février », a expliqué Kash avec un soupçon de dépit dans la voix. Ceux qui connaissent bien le dessinateur dont la notoriété tient beaucoup plus à ses caricatures sarcastiques publiées au quotidien dans le journal Le Potentiel ne seront pas surpris d’apprendre qu’il dédie sa prochaine BD au Che. En fait, qui côtoie Thembo Kashauri, alias Kash, est au parfum de la grande admiration qu’il porte à ce personnage historique emblématique. Souvent coiffé du célèbre béret noir estampillé Che Guevara, il a aussi bien des fois mis sur le dos un T-shirt avec le fameux portrait du héros barbu bien en vue. C’est donc avec un gros enthousiasme qu’il s’est servi de sa plume pour en reproduire lui-même un autre de sa propre main.
Nioni Masela Légendes et crédits photo : Un des dessins illustrant l’album Tatu inspiré des mémoires de Che Guevera sur son épopée au Congo
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