Naufrage sur le lac Albert : le gouvernement placé devant ses responsabilités

Mardi 25 Mars 2014 - 17:10

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Des sources ougandaises font état de cent trente victimes parmi les réfugiés congolais embarqués à bord du bateau commercial ougandais ayant fait naufrage le samedi dernier sur les eaux territoriales ougandaises.

Le drame survenu, le 22 mars, sur le lac Albert avec le naufrage d’une centaine des corps continue d’alimenter la chronique de ces dernières heures. Décidément, on n’a pas encore fini de repêcher des corps sans vie des eaux dont certains en état de décomposition avancé étaient vite enterrés sans sépulture. Jusque-là, le bilan ne cesse de s’alourdir. À ce jour, des sources ougandaises font état de 130 victimes parmi les réfugiés congolais ayant embarqué à bord du bateau commercial ougandais et en instance de regagner leur pays. La même source parle d’une quarantaine des rescapés et de plusieurs disparus. Difficile d’établir un bilan définitif lorsqu’on sait que des cadavres continuent à être repêchés des eaux territoriales ougandaises, précisément sur le lieu du sinistre.

Entre-temps, les membres de la chefferie de Watalinga (Nord-Kivu) d’où sont originaires la majorité des victimes s’organisent de leur côté, sans beaucoup de moyens, pour enterrer les corps ramenés en RDC. Les enterrements à la sauvette se font progressivement au fur et à mesure que des corps sont retrouvés de part et d’autre de la frontière. Tant en Ouganda qu’en RDC, la tension est vive. Des familles des victimes congolaises ne cessent d’affluer à l’ambassade de la RDC en Ouganda pour exposer leur complainte et, au besoin, solliciter des facilitations nécessaires en vue de leur déplacement sur le lieu du drame en vue d’identifier les corps de leurs proches. L’assistance des victimes se fait de manière timide, faute des moyens. « C’est au niveau local que nous nous sommes efforcés d’envoyer une délégation d’aller prendre les corps au niveau de l’Ouganda et nous avons organisé les obsèques. On n’a pas de moyens maintenant pour soulager les familles éplorées », a indiqué Mwami Sambili de la chefferie de Watalinga.

En fait, au niveau de la société civile, l’on déplore l’indifférence affichée du gouvernement face à ce drame en ce qui concerne notamment l’assistance à apporter aux familles des disparus et leur indemnisation. « Le gouvernement doit se sentir responsabiliser  dans tout ce qui est arrivé. On ne peut pas laisser mourir plus de cent personnes de façon inaperçue. Ce sont des humains », déplore un membre de la société civile locale. L’appel est, par ailleurs, lancé au gouvernement pour l’achat d’un bateau répondant aux normes susceptibles d’assurer dans des conditions requises les traversées entre la RDC et l’Ouganda. En attendant que le ministère des Affaires sociales et humanitaires ne se prononce sur le sujet, l’émoi est toujours vivace dans le chef de ceux qui ont perdu les leurs dans cette tragédie.  Pour rappel, le bateau commercial ougandais transportait près de trois cents personnes dont des réfugiés congolais qui avaient décidé de retourner au Nord-Kivu après la victoire des Fardc sur les rebelles ougandais des ADF/Nalu. La surcharge du bateau serait à l’origine de cet accident.

Alain Diasso