Lutte contre le VIH-sida en Afrique : la CADHP dévoile sa première étudeLundi 29 Janvier 2018 - 15:52 Le document de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) insiste sur l’importance de respecter ces droits dans la lutte contre le VIH-sida. Femmes, jeunes, travailleurs du sexe, détenus et consommateurs de drogue par injection sont les catégories les plus touchées par l'épidémie de VIH/sida en Afrique, selon l’étude de la Commission. Les auteurs relèvent – dans la première étude du genre pour cet organe de l’UA créé en 1987 - que la prévalence du VIH chez les prostituées en Afrique subsaharienne est d'environ 26%. « Les travailleuses du sexe font face à des niveaux exceptionnellement élevés de stigmatisation, de discrimination, de violences, d'extorsion, d'abus sexuels et de viol de la part de clients, de partenaires intimes et de membres des forces de l'ordre », peut-on lire. L'étude souligne que le fait qu'une majorité de pays africains pénalise le secteur du sexe tarifé à l'aide de pratiques judiciaires telles que l'arrestation et la détention arbitraires fondées sur la seule possession d'un préservatif « empêche les travailleurs du sexe d'avoir accès aux préservatifs et les expose au risque d'une infection au VIH ». Si cette étude se focalise sur les problèmes et les violations des droits de l'Homme en matière de VIH, elle note néanmoins des points positifs et des initiatives prometteuses au niveau national et régional qui font face à ce problème. À ce titre, le CADHP constate que plusieurs pays africains ont adopté des lois et des mesures de politique publique pour combattre la discrimination liée au VIH. Ils sont ainsi trente-cinq pays du continent à avoir adopté de telles lois pour protéger les personnes infectées d'une telle discrimination. « En dépit de certaines lacunes, ces lois interdisent la discrimination en matière d'emploi, de logement, d'éducation et de santé », se félicite la commission. Cette étude constitue la première analyse complète des progrès et des défis sur le terrain des droits de l'Homme face au VIH en Afrique. Elle appelle les Etats membres de l'UA, la société civile et d'autres acteurs à lancer de nouvelles actions pour considérer cette question des droits de l'Homme comme centrale si l'on veut mettre fin à l'épidémie. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |