Gouvernement : le plus dur devant Bruno Tshibala

Samedi 3 Juin 2017 - 12:15

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Après une prestation plutôt réussie à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a dévoilé ses premières actions à la tête de son méga-gouvernement. L’on a appris par exemple l’élaboration des mesures urgentes pour relancer l’économie nationale. C’est un pari de taille pour le nouveau locataire de la primature qui a promis d’augmenter les recettes publiques de 69 % par rapport à 2016 dans un contexte de régression des activités économiques.

Le jeudi 1er juin 2017, Bruno Tshibala a réussi son premier test consistant à faire passer un budget national jugé dès le départ « irréaliste » par un certain nombre de députés nationaux à l’Assemblée nationale. Le gouvernement entend ainsi atteindre les 7 milliards de dollars américains USD de recettes annuelles en restaurant simplement la bonne gouvernance. Globalement, son action va s’asseoir sur cinq principaux piliers : lutte contre la corruption; élargissement de l’assiette fiscale; relance de l’agriculture; sanction et amélioration du climat des affaires. Pour les plus pessimistes, il ne faut pas perdre de vue que la loi des finances rectificative de 2016 indique des taux de réalisation en recettes de 73 % et en dépenses de 78 %. Sur cette question budgétaire, la Banque mondiale a souvent déploré les chiffres irréalistes qui ne se concrétisent pas forcément. Par ailleurs, certains élus du peuple ont exprimé certaines réserves quant à la part des ressources extérieures. L’expérience des dernières années indique un amenuisement des ressources extérieures. Par rapport aux salaires, Bruno Tshibala attendu sur cette épineuse question a présenté des prévisions en hausse de 8 %. Au-delà du social, le gouvernement affiche un réel intérêt à maintenir des investissements suffisants dans les infrastructures de base. Le budget allouera donc des fonds à chaque territoire du pays à cet effet.

Réagissant aux critiques parfois très acerbes des députés nationaux, Bruno Tshibala s’est voulu honnête en affirmant comprendre le doute qui s’empare du Parlement. Mais le pays a besoin d’un nouveau souffle, a-t-il indiqué. Le chef de l’exécutif est décidé à mettre en œuvre une politique plus active, et moins prudentielle, pour donner un coup d’accélérateur décisif à l’économie nationale. Au-delà des mesures urgentes, il y a une ligne de crédit allouée au secteur agricole. « La RDC a actuellement de l’argent destiné aux entrepreneurs privés en vue de financer les activités connexes ». Bruno Tshibala a appelé à la mise en place d’un véritable plan Marshall des activités connexes. Dans la foulée, il a demandé aux opérateurs économiques intéressés de venir avec des projets crédibles et bancables, présentant aussi des garanties de remboursement.

Toutefois, a-t-il martelé, l’Etat seul ne pourra pas relever le grand défi de relancer le secteur agricole capable de booster effectivement la croissance congolaise en panne et de créer des emplois massifs. Heureusement, certains partenaires veulent accompagner le pays. Afreximbank devrait octroyer un financement à l’agriculture de l’ordre de 750 millions de dollars américains USD. D’autres partenaires comme la Fondation USADF ont réaffirmé leur soutien. « Nous finançons des projets communautaires de l’ordre de 250 millions de dollars américains USD par projet. Nous venons de financer deux projets au Sud-Kivu et espérons financer une dizaine de projets », a annoncé son directeur, Paul Olson. Il est désormais question de jeter les bases d’une collaboration sur le long terme car les projets vont s’étendre sur deux ou trois ans. Après des échanges parfois très passionnés, le projet de loi des finances 2017 a finalement été jugé recevable à l’Assemblée nationale. La commission Ecofin bénéficiera de 7 jours pour un examen approfondi, avant d’être envoyé au Sénat pour seconde lecture.

Laurent Essolomwa

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