Genre : une feuille de route adoptée pour booster la recherche au Congo

Dans cette feuille de route, les participants ont, entre autres retenu, l’identification des chercheurs et la mise en place du Réseau des chercheurs.  Ils ont aussi invité tous les acteurs à faire le plaidoyer et le lobbying pour la mobilisation des ressources financières. Ils ont ensuite décidé de l’élaboration du programme triennal de recherches à soumettre aux bailleurs de fonds ainsi qu’au conseil d’administration du Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le genre et la construction de la paix dans la région des Grands-Lacs (CERED-GL). Par ailleurs un comité de sept membres a été mis en place. Sa mission essentielle est de garantir le bon suivi de cette feuille de route et de contribuer à  l’élaboration du programme et du cadre logique qui sera déposé au CERED-GL en décembre prochain.

Cinq communications au total ont été présentées pendant les deux jours de travaux. Elles ont porté notamment sur la présentation des objectifs, missions et travaux du CRIDF et du CERED-GL ; la pertinence et les pistes de recherches sur le genre ; la problématique du genre et la construction de la paix dans la Région des Grands-Lacs ; le genre et la gouvernance démocratique. À l’issue des échanges, plusieurs axes de recherches ont été adoptés. Il s’agit par exemple de l’état des lieux de la recherche sur le genre ; l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations de l’étude sur les stéréotypes sexospécifiques des manuels scolaires au primaire et collège en français et mathématiques.

Les autres axes concernent la conception de programme de recherche sur le genre à l’université Marien-Ngouabi adressé aux enseignants chercheurs ainsi qu’aux étudiants qui pourront voir les meilleures recherches être primées et publiées ; le genre et le pouvoir; le pouvoir économique. Il y a aussi le genre et la consolidation de la paix à travers un état de lieux sur les mesures adoptées au niveau international et appliquées au plan national ; la vulgarisation des connaissances à travers les publications, les médias, les rencontres scientifiques sur la question du genre. À cela, s’ajoute le changement de comportement lié aux violences sexospécifiques en impliquant les parlementaires, les écoles, la cellule familiale, les artistes, les médias et autres.

Clôturant la cérémonie, la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement a rappelé que le constat révèle que les travaux sur le genre sont peu nombreux et que la problématique de l’intégration du genre dans tous les secteurs de développement préconisée par les organismes internationaux est loin d’être atteinte au Congo. Selon Catherine Embondza Lipiti, ces journées ont permis aux participants d’approfondir les réflexions sur la production des outils scientifiques nécessaires dans le processus de transformation sociale. « Les axes de recherches que vous avez formulés sont très pertinents. Pour cela, je voudrais vous inviter à contribuer activement à la mise en œuvre de la feuille de route nationale. En raison de la pertinence de ses axes stratégiques. Je peux vous assurer que le département dont j’ai la charge mettra tout en œuvre pour créer les conditions favorables à leur application », a-t-elle assuré.

Rappelons que les premières journées scientifiques du CRIDF ont été organisées par le ministère de la Promotion de la femme en partenariat avec l’Unesco et le CERED-GL. Elles ont connu la participation des chercheurs, enseignants-chercheurs, partenaires au développement, administration publique, société civile, et d’une délégation de la République démocratique du Congo conduite par le directeur général du CERED-GL, le professeur Bernard Lututala Mumpassi.