Franck Ebata : « le retrait du franc CFA doit être une affaire de tous les pays africains concernés »

« Si l’on décide aujourd’hui de se retirer du franc CFA, cela ne devrait pas être l’affaire d’un seul Etat. Il faut que tous les pays concernés soient unis et prennent une décision collégiale de se retirer et créer une autre monnaie », déclare-t-il, ajoutant que ces pays devraient disposer d’une maîtrise de la gestion de la monnaie.

Pour lui, les pays africains qui sont nantis des matières premières, devraient bâtir des économies fortes afin de pouvoir soutenir leur monnaie. « Nous avons beaucoup de pierres précieuses, notamment de l’or que nous devons transformer pour appuyer notre monnaie et nos économies », dit-il.

Créé officiellement le 26 décembre 1945, le franc CFA est la monnaie utilisée par les anciennes colonies françaises, notamment huit pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).

Selon Franck Ebata, dans les années 50, le franc CFA équivalait deux métros, ancienne monnaie de la France (métropole). « La situation a commencé à se renverser avec la création du franc lourd qui était égal à 50 francs CFA. Les choses ont suivi leur cours normal jusqu’à la création du franc français », explique-t-il.

Egalement ancienne monnaie française, le franc lourd était créé par le général Charles de Gaulle. Il a été supplanté par le franc français qui lui a été succédé par l’euro, la monnaie commune des Etats membres de l’Union européenne (UE). 

A en croire Franck Ebata, juste après la proclamation des indépendances, le général Charles de Gaulle avait fait transférer à Paris en France les lingots d’or de l’Afrique équatoriale française (AEF) et de l’Afrique occidentale française (AOF), stockés respectivement à Brazzaville et à Dakar au Sénégal.