EPSP : un atelier national fixe les préalables de l’enseignement bilingueMercredi 6 Décembre 2017 - 17:45 Dix experts, inspecteurs, linguistes et didacticiens sont réunis en travaux au Campus numérique francophone de Kinshasa, du 5 au 8 décembre, dans le but de concevoir des modules pour le développement du bilinguisme dont les enseignants se serviront comme outils d’auto-formation au niveau national. Personnes ressources, les experts ont jusqu’ici travaillé dans la production de modules pour l’enseignement de la lecture et de l’écriture, a expliqué au Courrier de Kinshasa le coordonnateur des travaux en cours, Joseph Kawole. Au nombre de ces derniers figurent ceux qui ont déjà contribué à la conception d’outils nécessaires pour le développement de l’enseignement bilingue. Chose faite avec le concours du programme École et langues nationales (Elan) dont l’expertise est avérée dans le processus d’introduction progressive de l’enseignement bilingue au primaire. Aussi, l’inspecteur général adjoint de l’Enseignement primaire secondaire et professionnel (EPSP) chargé de l’enseignement spécial souligne que les experts en atelier travaillent pour joindre au français les quatre langues nationales, le swahili, le lingala, le kikongo et le ciluba dans le programme de l’éducation nationale. Quitte à emmener les enseignants à procéder à un enseignement simultané du français et d’une des langues, selon la contrée. Les experts travaillent en prenant comme base de structuration des matières les réalisations de l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (l’Ifadem). Le dispositif hybride de formation destiné aux instituteurs du bilinguisme qui va voir le jour a donc l’avantage de s’appuyer sur l’expertise d’Ifadem et sur les acquis d’Elan dans le domaine de la formation à l’enseignement dans le cadre du bilinguisme français-langues africaines. Joseph Kawole soutient que l’introduction du bilinguisme procède du constat que les élèves s’en sortent mieux à l’école si le processus de l’apprentissage se fait à partir de leur langue maternelle. « Nous avons trouvé que si l’élève part de sa langue maternelle pour apprendre le français, il y parvient mieux et que celui-ci lui sert ensuite pour comprendre les matières et les autres langues », a soutenu le coordonnateur de l’atelier. Et de poursuivre : « Très souvent, l’on a remarqué que la compréhension se fait mieux par la langue maternelle que par le français. C’est pour cela qu’il paraît plus convenable de les mettre ensemble pour que les élèves comprennent mieux et étudient mieux ». Dès lors, le processus en cours a pour finalité la production de modules qui permettent un meilleur apprentissage des élèves localement à partir de la première primaire. Les modules conçus vont, au bout du processus, servir de matière ressource aux enseignants. À l’étape suivante se tiendra une formation de formateurs de sorte que les inspecteurs s’approprient des contenus des modules élaborés et de la manière de mener la démarche qu’elles poursuivent. Par ailleurs, il y a encore un chemin à parcourir jusqu’à la mise en œuvre effective du bilinguisme dans le programme national. « Les modules seront prêts au mois de février, parce que nous allons faire le travail en trois étapes. Nous venons de commencer aujourd’hui la première qui va durer quatre jours, soit du 5 au 8 décembre. Nous nous retrouverons encore au début du mois de janvier et vers la fin pour des travaux de durée similaire. Et il faut espérer que les outils seront disponibles en février », a soutenu, à ce propos, Joseph Kawole. Et de conclure que le travail achevé, « il faudra ensuite une validation du ministère pour que les modules soient lancés dans l’enseignement ». En amont de l’actuel atelier national se sont tenus trois ateliers avec le nouvel Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation à Dakar autour de la RDC, Madagascar, du Mali et du Niger. Ces travaux préalables ont servi à la conception de modules transversaux. C’est fort de l’expérience acquise au cours de ces précédentes rencontres que Joseph Kawole assure la conduite des travaux actuels au Campus numérique de Kinshasa.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Joseph Kawole coordonnant les travaux au début de l’atelier
Photo 2 : Un aperçu des experts réunis en atelier au Campus numérique de Kinshasa
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