Education dans le monde : cinquante-neuf millions d’enfants analphabètes dans les pays en conflitVendredi 9 Février 2018 - 13:45 Dans une nouvelle étude publiée à la veille de la Conférence d’annonces de contribution du Partenariat mondial pour l’éducation, l’Unicef annonce avoir besoin d’environ un milliard de dollars pour ses programmes d’éducation. La somme sollicitée permettra au Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) de prendre en charge la situation scolaire des jeunes de 15 à 24 ans, vivant dans les pays touchés par des conflits ou des catastrophes naturelles. Car, près de trois enfants sur dix, soit cinquante-neuf millions d’entre eux sont analphabètes, ce qui est trois fois supérieur au taux mondial, estime cette agence onusienne. Parmi les pays touchés par ce fléau, il y a le Niger, le Tchad, le Soudan du Sud et la République centrafricaine, qui connaissent tous une instabilité de longue date et une pauvreté importante. Leurs taux d’analphabétisme parmi les jeunes sont les plus élevés : respectivement 76 %, 69 %, 68 % et 64 % des jeunes de 15 à 24 ans ne savent pas écrire ou lire. « Ces chiffres nous rappellent cruellement les effets tragiques de ces crises sur l’éducation des enfants, leur avenir, la stabilité et la croissance de leur économie et de leur société. Un enfant non scolarisé qui devient un jeune analphabète dans un pays déchiré par un conflit ou détruit par des catastrophes risque de ne pas avoir beaucoup de perspectives », s’inquiète la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore. En effet, cette nouvelle étude se fonde sur les taux d’alphabétisme de l’Unicef dans les vingt-sept pays en situation d’urgence, mentionnés dans l’appel en faveur de l’action humanitaire pour les enfants, lancé par cette institution pour 2018. L’analyse souligne également que les filles et les jeunes femmes sont les plus désavantagées en matière de lecture et d’écriture, 33 % de celles qui vivent dans les pays en situation d’urgence contre 24 % des garçons n’ayant acquis aucune base dans ce domaine. « Pourtant, bien qu’elle contribue à égaliser les chances des enfants et des jeunes les plus vulnérables, l’éducation demeure très insuffisamment financée. À l’heure actuelle, seuls 3,6 % du financement de l’aide humanitaire servent à dispenser un enseignement aux enfants vivant en situation d’urgence, ce qui en fait l’un des secteurs les moins financés par les appels humanitaires », indique le communiqué de presse de l’Unicef. Donner aux jeunes analphabètes la possibilité d’apprendre L’Unicef s’engage à consacrer environ un milliard de dollars par an aux programmes d’éducation au cours des quatre prochaines années. Cette agence de l'ONU a lancé récemment un appel humanitaire de neuf cents millions de dollars en faveur de l’éducation dans les pays touchés par des conflits et des catastrophes naturelles. Elle demande fermement aux gouvernements et autres partenaires de prendre les mesures nécessaires pour remédier à la crise éducative touchant les enfants et les jeunes vivant en situation d’urgence. Cela en assurant, entre autres, l’accès des jeunes enfants à des programmes d’éducation préscolaire de qualité qui favorisent leur développement et les préparent à poursuivre leur apprentissage tout au long de leur enfance. L’Unicef les invite également à donner aux jeunes analphabètes la possibilité d’apprendre à lire et à écrire et de poursuivre leur éducation par des programmes d’enseignement alternatifs ou accélérés, spécialement conçus à cet effet ; ainsi qu’à investir davantage dans l’éducation, en particulier pour les enfants et les jeunes les plus défavorisés. « L’avenir d’un enfant peut dépendre de l’éducation. Pour que tous les enfants bénéficient pleinement des bienfaits de l’apprentissage, il est essentiel qu’ils disposent d’un enseignement de la meilleure qualité possible, le plus tôt possible », a conclu la directrice générale de l’Unicef. Parfait Wilfried Douniama Notification:Non |