Coopération : une exposition photo sur les cinquante ans de l’amitié Congo-Russie

 Quarante-huit photos au total présentées chacune sur un piédestal ont permis de reconstituer l’historique des relations russo-congolaises scellées le 16 mars 1964. Une copie du communiqué portant établissement de ces liens et échange de représentations diplomatiques entre les deux parties est affichée. Il fut signé, côté congolais, par Charles Ganao, alors ministre des Affaires étrangères de la République du Congo (Brazzaville) et, côté soviétique, par André Gromyko, son homologue de (souvenez-vous…) l’Union des républiques socialistes soviétiques.

On peut y lire : « À la suite des pourparlers qui ont eu lieu à Moscou, le ministre des Affaires étrangères de l’URSS et le ministre des Affaires étrangères et de l’information de la République du Congo (Brazzaville), s’inspirant du désir de développer des relations de coopération entre les deux pays, conformément aux principes de la coexistence pacifique, du respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, d’égalité et de la non-ingérence dans les affaires intérieures l’un et l’autre, ont décidé d’établir les relations diplomatiques […] et d’échanger des représentations diplomatiques au niveau d’ambassades dans les meilleurs délais. »

 Un autre texte de référence représenté en photo est la lettre du président du Conseil des ministres de l’URSS, Nikita Khrouchtchev, au président et Premier ministre de la République du Congo, Fulbert Youlou. Dans cette correspondance datée du 14 août 1960, donc un jour avant la proclamation de l’indépendance de l’ex-Congo français,  « les peuples de l’Union soviétique se félicitaient de la naissance d’un nouvel État indépendant ». On connaît, à l’époque de l’écroulement des empires coloniaux, l’appui apporté par l’URSS et les Etats-Unis d’Amérique aux ex-colonies pour leurs indépendances.

La suite de cette exposition, qui se poursuivra au ministère des Affaires étrangères, est une série de photos sur lesquelles, on voit tour à tour Alphonse Massamba-Débat, mais aussi Abel Toley-Ganga, premier ambassadeur du Congo en URSS, Claude Ernest Ndalla, Henri Lopes, Marien Ngouabi comme Denis Sassou N’Guesso en compagnie de Léonid Brejnev et de bien d’autres dirigeants de l’ex-URSS. Puis encore Denis Sassou N’Guesso avec Vladimir Poutine, lors d’une visite officielle du chef de l’État congolais en Russie, en 2012.  Après cinquante ans de coopération, le Congo et la Russie sont d’avis qu’ils doivent renforcer leurs échanges dans plusieurs secteurs.

Notons que les cinquante ans de l’amitié entre Brazzaville et Moscou sont célébrés au moment où la Russie et ses partenaires occidentaux sont en conflit sur l’avenir de l’Ukraine. Le rattachement de la Crimée à la Russie à l’issue du référendum du 16 mars est au cœur d’une escalade verbale à travers les sanctions ciblées contre les dirigeants russes. La diplomatie internationale s’enrhume sans doute, puisque l’on n’a pas vu l’ombre d’un ambassadeur occidental en poste à Brazzaville à la cérémonie du Palais du peuple. Selon des sources protococolaires, les invitations avaient bel et bien été adressées aux intéressés.