Centrafrique : Ocha dénonce la résurgence des violences

Lundi 29 Mai 2017 - 13:15

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Dans un communiqué rendu public le dimanche 28 mai, le Bureau de la coordination humanitaire des Nations unies (Ocha) en Centrafrique s’est inquiété de la résurgence d’attaques à caractère religieux et ethnique perpétrées à travers le pays, notamment à Alindao et Mobaye (Sud), Bangassou dans le sud-est, ainsi qu’à Bria, fief de la coalition du FPRC de Nourredine Adam.

Plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans ces localités. Ce qui a conduit l’Ocha a dénoncé « des actes odieux et d’une lâcheté innommable » contre des civils sans défense.

Réagissant à la résurgence de ces violences à connotation ethnique et religieuse depuis Genève, en Suisse, où elle se trouvait  en mission, la coordonnatrice humanitaire de l’ONU en Centrafrique, Najat Rochdi, a dit que cette situation entraîne un retour en arrière en matière de sécurité. Elle a attiré l’attention de la communauté internationale sur la dégradation de la situation dans ce pays.

« Ces deux dernières semaines ont été absolument horribles et tragiques avec des meurtres absolument inacceptables de femmes, d’enfants qui ont été tués juste à cause de leur religion ou de leur appartenance ethnique. C’est vraiment très, très inquiétant », a déploré la coordinatrice humanitaire. « Nous avons vu des atrocités commises par les deux camps. Cela a commencé par des attaques contre les communautés musulmanes, qui ont engendré des actes de vengeance de l’autre côté et il y a eu aussi des atrocités commises sur des communautés chrétiennes », a-t-elle expliqué. Une partie de la population est en train de payer le prix de cette instrumentalisation de la religion. »

Le coordonnateur humanitaire d’Ocha par intérim, Michel Yao, qui vient d’effectuer une mission à Alindao et Bangassou a dit avoir trouvé une situation « préoccupante » dans ces deux localités puisque, selon lui, la crise humanitaire a atteint « une ampleur qu’on n’avait pas connue depuis longtemps ». « Nous sommes dans un contexte que nous n’avons pas vécu depuis décembre 2013. En cette période, dans ce pays, nous étions à près de 800 000 déplacés et en début d’année 2014 on est très vite descendu à 400 000, et la tendance s’est maintenue avec des sites qui se ferment et d’autres qui se créent. Seulement en deux semaines, nous avons près de 100 000 déplacés, 300 décès et près de 200 blessés. », a-t-il relevé. « Lorsqu’on regarde les moyens, cette année, nous avons anticipé qu’une partie des services pourrait être donnée par les services publics avec le plan de relèvement de la République centrafricaine de la table ronde des donateurs à Bruxelles, a commenté Michel Yao. Mais ceci n’est pas encore effectif et la situation s’empire. Il faut s’attendre à une situation beaucoup plus alarmante pour laquelle les humanitaires ne seraient plus en mesure d’apporter une réponse. »

La Centrafrique peine à se relever du conflit de 2013 débuté avec le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, suscitant la contre-offensive des milices d’autodéfense anti-balaka. C’est grâce à l’intervention de la France avec la mission Sangaris (décembre 2013 - octobre 2016) et de la Minusca qui compte environ 12.500 hommes que le pays a retrouvé le calme dans la capitale Bangui, mais pas dans l’intérieur du pays qui connaît un regain de violences depuis novembre dernier.

 

Nestor N'Gampoula

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