Centrafrique : l’UE annonce l’octroi d’une aide supplémentaire de 45 millions d’euros

Samedi 1 Février 2014 - 16:00

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Avant la conférence des donateurs visant à mobiliser des fonds pour la Centrafrique, qui s’est tenue le 1er février à Addis-Abeba, en Éthiopie, le commissaire européen chargé du développement, Andris Piebalgs, a annoncé que la Commission européenne était prête à apporter une nouvelle aide de 45 millions d’euros à la Centrafrique

Sur les 45 millions prévus, 25 millions d’euros seront consacrés à l’appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) sous conduite africaine, notamment pour couvrir les besoins liés à la sécurité, alors que 20 millions serviront à la préparation des prochaines élections générales dans le pays.

La contribution sur les élections servira plus précisément à la mise en place d’un système d’inscription des électeurs, à diverses opérations électorales comme l’impression des bulletins de vote, la réalisation de formations, la fourniture de matériel et de personnel. Elle prendra également en charge des actions d’éducation des électeurs, et permettra d’associer des groupes de la société civile en qualité d’observateurs nationaux.

Pour le commissaire européen, ces aides ont été annoncées en attendant l'évaluation en cours des besoins du pays. «Ce nouveau financement portera le montant total des engagements pris par l’UE en République centrafricaine depuis le début de la crise à quelque 200 millions d’euros, ce qui montre clairement que nous mobilisons toutes les ressources disponibles, et pas seulement l’aide au développement, pour aider la population de la République centrafricaine et améliorer sa sécurité, dans un contexte qui s’est encore aggravé depuis plus d’un an», a déclaré Andris Piebalgs. Et d’ajouter: «La mission de soutien Misca constitue une pierre angulaire du processus de stabilisation du pays; elle contribue à protéger la population locale et à créer les conditions nécessaires à la fourniture de l’aide humanitaire et à la réforme du secteur de la sécurité.»

Andris Piebalgs s’exprimait ainsi après avoir participé au 22e sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en Éthiopie, les 30 et 31 janvier. Ces assises ont fourni une occasion de rencontre unique entre l’UE et à l’Union africaine en prélude au 4e sommet Afrique-UE qui se tiendra à Bruxelles les 2 et 3 avril 2014.

La nouvelle contribution de l’UE en faveur de la Misca, qui est soumise aux procédures de décision habituelles, s’ajoutera aux 50 millions d’euros d’aide de l’Union annoncés précédemment. Ce financement couvre les indemnités, frais de logement et de nourriture des troupes déployées sur le terrain, ainsi que les salaires du personnel civil de la Misca et divers coûts opérationnels, tels que le transport, les communications ou les services médicaux.

Pour sa part, la haute représentante de l’UE et vice-présidente de la Commission, Catherine Ashton, a précisé que l’espace communautaire européen de connivence avec ses partenaires, continuera à s’engager activement en faveur du processus de stabilisation en Centrafricaine. «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les nouvelles autorités du pays à mettre en œuvre l’accord de transition», a-t-elle ajouté.

Après l’annonce de cette aide, l’UE a invité les autres donateurs à donner suite et à répondre à l’appel de l’Union africaine concernant la Centrafrique. Bien qu’elle ait connu un ralentissement considérable en raison des conditions de sécurité et de la situation institutionnelle, la coopération au développement de l’Union européenne en RCA n’a jamais été suspendue. Au nombre des priorités actuelles de la coopération de l’UE avec ce pays figurent la création d’emplois par des projets d’entretien routier, la gestion des finances publiques et la restauration d’une politique opérationnelle qui protège la population. Des projets ficelés par les deux parties à cette fin bénéficient déjà d’un financement au titre du 10e  Fonds européen de développement (FED) à hauteur de 23 millions d’euros. Dans cette même optique, un train de mesures de stabilisation est actuellement mis en œuvre à l’aide d’une enveloppe de 10 millions d’euros au titre de l’instrument de stabilité de l’UE. Une fois la sécurité restaurée, la priorité immédiate sera de soutenir le processus de transition vers le rétablissement d’institutions démocratiques et la fourniture de services sociaux de base à la population.

En ce qui concerne l’aide humanitaire, eu égard aux besoins immédiats enregistrés, le commissaire européen chargé du développement a récemment annoncé la mobilisation d’une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros au titre du FED en faveur de l’aide humanitaire en RCA. Avec l’octroi de 76 millions d’euros en 2013, l’UE est donc le premier fournisseur d’aide d’humanitaire à destination de ce pays.

Alors que la situation était déjà temporairement stabilisée grâce à l’opération française Sangaris et aux troupes de la Misca, les violences intercommunautaires meurtrières font de nouveau rage depuis la semaine dernière. Les ex-Séléka qui avaient pris le contrôle de la localité de Sibut, située à environ 180 kilomètres de Bangui, ont été forcés par les troupes internationales à quitter la ville. Selon des témoins, les anciens rebelles y avaient déjà érigé un drapeau en signe de partition du pays.

Plongée dans un conflit depuis dix ans, la Centrafrique fait partie des pays les plus pauvres du monde. La flambée de violence survenue en décembre 2013 a aggravé cette situation et, aujourd’hui, la moitié de la population de ce pays de 4,6 millions d’habitants a besoin d’une aide immédiate.

Signalons que le 4e sommet Afrique-UE qui se tiendra à Bruxelles aura pour thème «Investir dans l’élément humain, la prospérité et la paix». Il devrait constituer une nouvelle avancée significative sur la voie du partenariat entre l’UE et l’Afrique dans ces trois domaines.

 

 

Nestor N'Gampoula