Business : les banques concernées aussi par la crise

Vendredi 26 Janvier 2018 - 13:45

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Le problème du déficit de financement ne se résume pas qu’à la seule volonté du système bancaire qui fait l’objet actuellement d’une multitude de critiques pour les taux d’intérêt exorbitants et les délais trop courts des prêts. En tant qu’entrepreneure, fait remarquer un analyste financier, une banque ressent également les effets de la contraction de l’activité économique et de l’instabilité du cadre macro-économique.

 

 

La banque, quoique seule institution au monde autorisée à fonctionner avec plus de 90 % d’argent qui ne lui appartient pas, n’est que le reflet de la situation économique d’un pays. Si les petites et moyennes entreprises ont raison de déplorer les modalités rigoureuses d’emprunt qui ne permettent pas de stimuler l’activité économique, elles ont tort d’imputer le contexte de crise actuelle au difficile accès à un financement frais. Le climat des affaires et des investissements doit être au cœur de toute réflexion cohérente sur les perspectives du pays, explique un expert proche des milieux bancaires. Mais quel état de lieu peut-on dresser de la situation du secteur bancaire et financier ?

Selon notre expert, la crise actuelle frappe la quasi-totalité des acteurs du secteur : coopératives, institutions financières spécialisées et autres banques universelles. Voici quelques chiffres présentés par le Fonds pour l’inclusion financière en RDC pour se convaincre du désastre. En 2016, plusieurs institutions financières ont enregistré des taux plus élevés d’impayés (en moyenne 12 % ) et le ralentissement des encours de crédit et d’épargne (seulement 1 % de croissance pour les dépôts et 8 % pour les crédits). À cela, il convient d’ajouter l’augmentation des fraudes et l’impact négatif de la crise sur la rentabilité et la liquidité.

Par ailleurs, 2016 représente l’année la plus difficile pour le secteur bancaire et financier, avec la faillite de la Biac, plaçant plus de trois cent mille clients dans l’expectative, et de la Mercreco, le plus grand réseau de coopératives de la RDC. Cette crise ne peut plus être considérée comme « conjoncturelle » d’autant plus que la dégradation continue du contexte politique et économique ne servira qu’à la placer désormais, dans la durée, au grand dam des entrepreneurs et, par conséquent, des banques. L’on se rappelle que la Banque centrale du Congo a réagi promptement en durcissant des conditions d’octroi de la licence bancaire par un relèvement du capital des banques, après les faillites en cascade. En raison de la majorité écrasante des dépôts à vue (80 %), les crédits sont principalement à court terme. Il ne peut y avoir que très peu d’investissements sur le long terme dans un contexte d’incertitudes, soit 9 % seulement identifiés en 2016. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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